Le malaise de l’hôpital est une crise de sens, dont les premières victimes sont ses propres agents
Cette crise témoigne de la souffrance des personnels. S’ils savent pertinemment ce qui les fait souffrir, ils savent aussi pourquoi ils restent. Ils voient dans la santé une filière d’avenir.
« Vouloir soigner » constitue pour eux une valeur. Ils savent que, quelle que soit la contrainte, l’hôpital doit rester accueillant, centré sur l’humain et la prise en compte de la fragilité.
Il doit anticiper l’allongement de la durée de vie, le développement des maladies rares et chroniques et des maladies émergentes.
L’exercice devient oppressant pour les soignants et exacerbe la souffrance au travail, même si les patients restent globalement bien soignés
La force de l’hôpital, c’est ses agents, les femmes et les hommes qui y travaillent, pas les bâtiments qui vieillissent et ne s’adaptent pas aux changements, ni les matériels qui subissent une obsolescence programmée.
L'idée que l’État ne peut pas tout faire,donne à chacun l'envie d'agir. L’envie de ne plus subir. L’envie de proposer un autre état d’esprit, sans exclusion, mais en tenant compte de l’expérience accumulée.
Le livre « Repenser l’hôpital, rendez-vous manqués et raisons d’espérer » [1] raconte l’histoire de cette dérive et nous aide à comprendre comment la réappropriation de la qualité des soins et l’adaptation du financement à la réalité seront les éléments clés du succès. Il donne l’élan d’une vocation retrouvée et d’un changement de modèle qui inverseront la spirale infernale, pour le bien des malades, des professionnels de santé et des contribuables.