Les principes fondamentaux de l’ostéopathie ont été clairement définis par son fondateur ainsi :
1. L’Être Humain est un tout.
En conséquence de quoi, la pratique de l’ostéopathie est basée sur la systémique considérant que les parties du corps sont en relation réciproque. Il prend en compte les interactions entre les différents systèmes du corps en intégrant les liens qui existent entre la structure, l’organique et le métabolique. L’anamnèse, conduite à partir de l’historique du patient, inclut les facteurs épi-génétiques et acquis, qu’ils soient d’ordre physiologique, traumatique ou émotionnel.
2. La mobilité de la structure gouverne sa fonction.
Toutes les structures du corps sont en mouvement permanent. L’ostéopathe apprécie le manque de mobilité d’une structure corporelle et sa relation avec la dégradation de sa fonction. Par exemple, si la mobilité d’un rein est modifiée, la filtration du sang ne se fera pas correctement. Son travail consistera à relancer le mouvement du rein pour que celui-ci puisse fonctionner correctement et pour cela, il doit prendre en compte l’acidose corporelle dont la source peut être hépatique et/ou nutritionnelle.
La formulation de ce principe fait encore l'objet d’une interprétation ambigüe qui a conduit les ostéopathes à accorder à la structure plus d’attention que nécessaire. Le terme « gouverner » devant être entendu comme « orienter » et non pas comme l’application d’une force qui se traduit par des manipulations articulaires.
La véritable interprétation de ce principe conduit à considérer les lésions et les douleurs tendino-musculo-squelettiques d’origine non traumatique, comme des indicateurs de l’existence d’un trouble fonctionnel souvent à bas bruit.
3. L’ostéopathie stimule les mécanismes d’auto-régulation.
L’être humain est conçu pour être en bonne santé et le rester, c’est pourquoi le corps possède les moyens nécessaires pour lutter contre les maladies : c’est ce que l’on appelle les mécanismes d’auto-régulation. L’ostéopathie s'est inspirée de la pensée évolutionniste de Hubert Spencer (1820-1903) « L’individu est un tout concret possédant une structure qui lui permet, lorsqu’il se trouve dans les conditions convenables, d’accommoder constamment ses relations internes et externes, de manière à conserver l’équilibre de ses fonctions ».
Pour l’ostéopathe, le manque de mobilité d’une partie du corps empêche ces mécanismes de s’exprimer. C’est en relançant le mouvement en agissant sur la structure qu’il stimule les processus d’auto-régulation à partir de deux principes, la mécanique des forces et la dynamique des fluides, considérant le corps humain comme une mécanique. Cette machine est constituée à partir d’un squelette supporté par des muscles et des ligaments qui obéit à des lois mécaniques et par conséquent sujet à des forces de tension et de contrainte.
4. La règle de l’artère est absolue.
Pour A. Taylor Still, les fonctions correctes des systèmes nerveux et circulatoires sont d’une importance primordiale pour la santé et la maladie. Ainsi, en levant les tensions et les contraintes mécaniques, l’ostéopathe libère les voies de passages sanguines mais aussi nerveuses. Les tensions musculaires étant à l’origine des contraintes squelettiques à l’origine des compressions vasculaires et nerveuses ne pouvant être levées qu’en rétablissant un flux artériel correct. Les zones de compressons vasculaires majeures se situent au niveau des gros troncs artériels ce qui impose une attention particulière au couple foie-diaphragme et au bon fonctionnement des viscères abdominaux. Raison pour laquelle les notions de diététique faisaient initialement partie intégrante de l’enseignement
Malheureusement, si ce dernier principe est évoqué lors des enseignements, il n’est pas développé alors que son application me paraît essentielle pour traiter avec efficacité et sur le long terme les troubles fonctionnels chroniques et récidivants.