L’utilisation de la kétamine pourrait être envisagée en psychiatrie
Les résultats de cette étude ont trouvé une diminution du score SSI moyen à 24 heures de 4,96 points dans le groupe kétamine versus midazolam (intervalle de confiance à 95 % [IC] : 2,33-7,59 soit p < 0,001).
Une diminution des idéations suicidaires a été notée pour 55 % des patients dans le groupe kétamine contre seulement 30 % dans le groupe midazolam (IC : 1,14-7,15 soit p = 0,024). De la même manière, il a été observé une amélioration des symptômes dépressifs à J1 (évaluation par le score POMS) et une amélioration clinique pendant six semaines après l’administration.
Les effets indésirables mis en évidence, notamment hypertension artérielle et symptômes dissociatifs, concordent avec l’ensemble des connaissances actuelles.
Deux observations peuvent limiter ces résultats. Le critère de jugement principal a été défini par un score alors que l’évaluation d’un comportement (tentative de suicide, par exemple) aurait été plus rigoureuse. De plus, les patients ne sont pas comparables dans chaque groupe induisant un biais inévitable (28 % de troubles bipolaires dans le groupe kétamine versus 8 % dans le groupe midazolam).
Alors que la dépression et le suicide sont des maux communs de nos sociétés, la kétamine semble être une aide intéressante dans la prise en charge précoce de ces maladies. Une seule injection de kétamine, alors que la majorité des traitements antidépresseurs à la phase critique sont inefficaces, diminuerait sensiblement le risque suicidaire pour une durée de plusieurs semaines. De nouvelles études sont nécessaires pour valider définitivement l’utilisation de la kétamine en psychiatrie.