Ménopause et traitements naturels : de la phytothérapie à la médecine douce
Sommaire
- En dépit de son cortège de symptômes difficiles
- Les signes et symptômes
- Plantes pour traiter la ménopause - Illustration
- Quels sont les remèdes naturels pour retarder la ménopause ?
- Quels traitements naturels pour la ménopause ?
- Comment traiter les bouffées de chaleur naturellement ?
- Acupuncture et ménopause
- Le sport peut-il aider à lutter contre les désagréments de la ménopause ? - Vidéo
- Sport et ménopause
- Alimentation équilibrée contre la fatigue
- Avantages des thérapies douces sans hormone
- Sources
La ménopause est l’arrêt des règles qui survient vers l’âge de 50 ans et qui correspond à l’arrêt du fonctionnement hormonal de l’ovaire selon la définition du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français. En dépit de son cortège de symptômes difficiles à vivre, cette période de transition est une étape cruciale dans la vie d'une femme mais elle peut toutefois être vécue positivement.
Les symptômes de la péri-ménopause et/ou de la ménopause peuvent être aisément restreints voire supprimés.
Les différents traitements alternatifs et les médecines douces [1] vont offrir une réelle amélioration de la vie au quotidien pour les femmes de 50 ans et plus.
Les signes et symptômes
Si certaines femmes passent le cap de la ménopause naturellement, pour d’autres, la ménopause se manifeste sous forme de premiers signes et différents symptômes qui réduisent la qualité de vie et deviennent vraiment embarrassants dans certains cas.
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de la pré-ménopause (périménopause)
La ménopause s'installe progressivement après une période qui peut durer de deux à quatre ans, la préménopause. Les symptômes de la périménopause surviennent, en général, vers l'âge de 47 ans et sont dus à une carence en progestérone (hormone sécrétée après l'ovulation et pendant la grossesse).
En raison du déséquilibre hormonal, les cycles menstruels deviennent irréguliers avec des règles plus abondantes, trop rapprochées ou trop éloignées, voire qui disparaissent pendant un ou deux mois.
Il est également souvent constaté une exacerbation des symptômes du syndrome pré-menstruel (avant les règles) : douleurs abdominales, seins tendus et douloureux, gonflement des jambes et du visage, fatigue et irritabilité.
Les premières bouffées de chaleur et sueurs nocturnes viennent compléter ce tableau [2].
Sont aussi quelquefois notés une prise de poids et des troubles psychiques (tristesse, anxiété ou stress).
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de la ménopause précoce
La ménopause précoce correspond à la disparition définitive des règles avant l’âge de 40 ans.
De nombreuses causes sont à l'origine de cet état de ménopause :
- Anomalies génétiques : syndrome de Turner , syndrome de l’X fragile, ...
- Maladies auto-immunes : thyroïdite, myasthénie grave,...
- Troubles métaboliques : maladie d’Addison, diabète,...
- Chimiothérapie contre le cancer
- Radiothérapie
- Ablation chirurgicale des ovaires (ovariectomie bilatérale)
- etc,
La symptomatologie est polymorphe allant de l'absence de symptôme à la présence des mêmes symptômes que ceux associés à une ménopause normale Les cycles menstruels peuvent être irréguliers voire s’arrêter [3].
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de la ménopause
La ménopause est caractéristique quand sont présentes conjointement l'arrêt continu des règles, pour une période de 10 à 12 mois et les bouffées de chaleur dites bouffées vasomotrices (qui surviennent au cours de la journée ou de la nuit).
L'âge moyen se situe en début de la cinquantaine et la majorité des femmes auront franchi le cap de la ménopause entre 45 et 55 ans.
Avec l'âge et, surtout, la baisse d'estrogènes associée à la ménopause, d'autres symptômes vont s'installer progressivement : une baisse de lubrification, une forme de sécheresse vaginale et des troubles urinaires [4].
La libido en chute libre et la sécheresse vaginale [5] qui touchent un nombre important de femmes ménopausées influencent négativement leur vie sexuelle [6].
Parmi les signes les plus fréquents, sont observées la prise de poids tant redoutée et la perte de l'élasticité de la peau qui se dessèche.
Les bouffées de chaleur et l’irritabilité (sautes d'humeur) deviennent le lot au quotidien rendant difficiles les relations à deux. Les fuites urinaires déstabilisent dans la mesure où elles perturbent à la fois la vie professionnelle mais aussi toute forme de vie sociale.
Troubles du sommeil, sudation nocturne ou encore palpitations en plus d’une fatigue corporelle permanente qui souvent s’installent pendant la ménopause, peuvent réellement mettre à mal l'organisme même s’il est particulièrement résistant. La déprime est souvent présente parmi les symptômes les plus courants. Les migraines persistantes [7] et les troubles de la mémoire accompagnent parfois la ménopause et la périménopause.
Au-delà de ces symptômes qui peuvent miner bien sûr, le moral, les symptômes de la ménopause se manifestent parfois de manière plus menaçante. La carence en œstrogènes fragilise le squelette et est à l’origine de l’ostéoporose. Elle entraîne aussi chez certaines femmes, une augmentation du mauvais cholestérol et ainsi, du risque cardio-vasculaire.
Mais pas question de se laisser aller, il y a des solutions et autres que le traitement médicamenteux par exemple.
Fort heureusement, les traitements naturels permettent de restreindre voire supprimer les symptômes parfois réellement handicapants de la ménopause.
Quels sont les remèdes naturels pour retarder la ménopause ?
Préménopause et ménopause : traitement naturel contre la prise de poids, l’insomnie…
L'âge à la ménopause naturelle dépend de divers facteurs tels que la génétique, l'environnement, la socio-économie, la reproduction, l'alimentation et le mode de vie, dont certains comme la nulliparité (terme médical désignant une personne n'ayant jamais vécu d’accouchement), le régime végétarien [8], le tabagisme, l'apport élevé en graisses, le cholestérol et la caféine l’accélèrent ; tandis que d'autres comme la parité, l'utilisation antérieure de pilules contraceptives orales et l'origine ethnique le retardent.
L'âge à la ménopause naturelle est un facteur de risque important de morbidité et de mortalité à long terme ; et par conséquent, la nécessité d'identifier les facteurs de risque modifiables comme les changements de régime alimentaire et de mode de vie.
La ménopause retardée est associée à un risque accru de cancer de l'endomètre [9] et du sein, tandis que l'âge à la ménopause naturelle précoce augmente le risque de maladies cardiovasculaires et d'ostéoporose.
La corrélation entre l'alimentation et l'âge à la ménopause naturelle n'a pas été étudiée de manière approfondie. Cependant, quelles que soient les études réalisées jusqu'à présent, elles indiquent le rôle d'un apport élevé en calories totales, en fruits et en protéines dans le retard de l'âge à la ménopause naturelle, tandis qu'un apport élevé en graisses polyinsaturées l'accélère. Le rôle du soja alimentaire, des graisses totales, des graisses saturées, de la viande rouge et des fibres alimentaires dans la détermination de l'âge à la ménopause naturelle a été controversé et nécessite des études supplémentaires pour le justifier.
Les facteurs liés au mode de vie [10] comme le tabagisme ont été significativement associés à une ménopause précoce, tandis qu'une consommation modérée d'alcool le retarde. De grandes études prospectives sont nécessaires pour étudier l'association de l'âge à la ménopause naturelle et d'autres facteurs modifiables comme la consommation passive de poisson fumé, le soja et divers types de thé.
La connaissance des déterminants modifiables de l'âge à la ménopause naturelle peut aider à mettre en place des programmes de santé et des prises en charge plus adaptées.
Quels traitements naturels pour la ménopause ?
Phytothérapie, œstrogènes naturels, homéopathie, aromathérapie et huiles essentielles
Les femmes peuvent éviter les désagréments de ce phénomène qui survient autour de la cinquantaine, de manière naturelle.
Cette période peut être vécue d’une manière positive si elles prennent en charge leur santé. Malgré une efficacité globale de l’homéopathie assez controversée dans le monde scientifique, cette approche a le vent en poupe et semblerait réduire les sensations de bouffées de chaleur chez les femmes en pré-ménopause et présente principalement l'avantage de n'avoir aucun risque de surdosage.
A contrario, d'autres solutions comme la phytothérapie sont en revanche à utiliser avec précaution même si le recours aux plantes et à la phytothérapie est une manière douce pour mieux vivre sa ménopause.
Parmi les différentes plantes utilisées (sauf contre-indication), on peut citer la mélisse et le ginseng qui combattent la fatigue, le stress et sont bons pour le moral ou encore l’aubépine qui régularise la tension et réduit palpitations et insomnies.
Quelles plantes pour la ménopause ?
L’actée à grappes noires
L’actée à grappes noires, autre trésor de la nature, limite une série de troubles en rapport avec la ménopause : bouffées de chaleur, insomnies, sudation…à raison de 40 à 80 mg par jour selon les études menées sur cette plante.
Les graines de lin
Les graines de lin, riches en oméga 3, réduisent elles aussi les bouffées de chaleur. Une étude [11] publiée en 2015 dans la revue Holistic Nursing Practice (HNP) a tenté d'analyser les effets des graines de lin sur les symptômes de la ménopause et la qualité de vie tout au long de la période de la ménopause.
Cette recherche empirique a été menée dans un service de consultation externe d'obstétrique et de gynécologie d'un hôpital universitaire. L’étude a impliqué 140 femmes ménopausées qui ont été divisées en 4 groupes. Les auteurs révèlent au travers de leurs résultats que les symptômes de la ménopause ont diminués et la qualité de vie a augmenté chez les femmes qui ont utilisé des graines de lin pendant 3 mois.
La sauge, le cyprès, la menthe, l’anis
Certaines plantes stimulent la production d’œstrogènes ou imitent l’action de ceux-ci (œstrogen-like, en anglais) comme la sauge sclarée, le cyprès vert, la menthe poivrée et l’anis vert. Elles sont utilisées sous forme d’huiles essentielles, de gélules ou même de tisanes.
La sauge en infusion (1 à 3 g de feuilles séchées, 10 minutes dans un bol d'eau bouillante) est notamment reconnue pour son effet œstrogènes-like qui compense la baisse hormonale et pour son action sur les sueurs nocturnes. Attention, l'huile essentielle de sauge est contre-indiquée en cas d’antécédent de cancer hormono-dépendant (cancer du sein, du col de l’utérus, des ovaires).
La spiruline
La spiruline, algue riche en protéines, fer et minéraux, dont les bienfaits sont désormais reconnus, aide efficacement à lutter contre la fatigue résultant des changements hormonaux.
La spiruline pousse naturellement dans les lacs alcalins très salés d'Afrique, du Mexique, d'Amérique et d'Asie. Il a été démontré que plusieurs peptides bioactifs extraits de la spiruline possèdent des propriétés antimicrobiennes, antivirales, antitumorales, immunomodulatrices, antiallergiques et antihypertensives.
Il a été rapporté que la consommation de spiruline pouvait prévenir ou gérer les composants du syndrome métabolique. Chez les femmes, les troubles métaboliques sont plus fréquents pendant la ménopause. Les femmes ménopausées présentent un tour de taille plus élevé, une augmentation de la pression artérielle, une hypertriglycéridémie (taux trop élevé de triglycérides dans le sang), une hyperglycémie (concentration en glucose dans le sang, glycémie, anormalement élevée) et une diminution des valeurs de cholestérol HDL, entraînant un risque accru d'événements cardiovasculaires.
Plusieurs articles pertinents et un nombre grandissant d’études [12] indiquent que la spiruline a des effets positifs dans la gestion des composants du syndrome métabolique. La spiruline est une cyanobactérie (bactéries photosynthétiques qui possèdent de la chlorophylle) précieuse qui peut être utilisée comme complément alimentaire pour la gestion du syndrome métabolique, et elle est capable de réduire le risque d'événements cardiovasculaires. La dose optimale et la période d'administration restent un sujet débattu et de futures investigations sont nécessaires. Compte tenu des effets bénéfiques rapportés contre chaque composante du syndrome métabolique, la spiruline pourrait également être efficace en période post-ménopausique, lorsque ce syndrome est le plus répandu. Cependant, il existe encore un fort besoin d'essais cliniques humains afin de soutenir cette observation.
Le safran
Le safran au goût si délicat, est une épice anti-déprime confirmée. En effet, selon une étude [13] publiée en 2018 dans la revue scientifique Archives of Gynecology and Obstetrics, le safran est une épice qui améliore le bien-être chez certains sujets. En raison des préoccupations concernant les effets secondaires de l'hormonothérapie, de nombreuses études se sont concentrées sur le développement d'agents non hormonaux pour le traitement des bouffées de chaleur. Ainsi, le but de cette étude était d'évaluer l'efficacité et l'innocuité du safran dans le traitement du trouble dépressif majeur associé aux bouffées de chaleur post-ménopausiques.
Pour réaliser cette étude, 60 femmes souffrant de bouffées de chaleur post-ménopausiques ont participé. Les patientes ont reçu au hasard soit du safran (30 mg/jour, 15 mg deux fois par jour) soit un placebo pendant 6 semaines. Ensuite, les patientes ont été évalués à l'aide des plusieurs échelles (HFRDIS, HDRS,…).
Les résultats de cette étude ont révélé que le safran est un traitement sûr et efficace pour améliorer les bouffées de chaleur et les symptômes dépressifs chez les femmes en bonne santé post-ménopausées. D'autre part, le safran, avec moins d'effets secondaires, peut constituer une option de phytothérapie non hormonale et alternative dans le traitement des femmes souffrant de bouffées de chaleur.
Le soja
Le soja, riche en phytoœstrogènes et isoflavones fait chuter le taux de mauvais cholestérol et augmente celui de bon cholestérol. Les phytoœstrogènes ont des effets similaires à ceux des œstrogènes.
Au cours de la ménopause, il existe une relation étroite entre la baisse des œstrogènes sériques et des modifications métaboliques négatives telles que l'augmentation de la résorption osseuse et une modification négative du profil lipidique sérique. Des essais contrôlés randomisés mesurant les marqueurs du remodelage osseux chez les femmes ménopausées ont révélé que les suppléments d'isoflavones de soja diminuent significativement mais modérément le marqueur de résorption osseuse, la désoxypyridinoline urinaire, sans effets significatifs sur les marqueurs de formation osseuse, la phosphatase alcaline osseuse sérique et l’ostéocalcine.
L'orientation future de la recherche sur le soja repose sur une meilleure compréhension de l'interaction du soja avec les récepteurs d'œstrogènes individuels et les protéines inflammatoires de la ménopause. Les isoflavones de soja sont environ un tiers aussi efficace que les œstrogènes pour réduire les bouffées de chaleur. Cependant, il a été démontré qu'une consommation quotidienne prolongée de soja réduit d'importantes protéines inflammatoires liées à la ménopause.
Le rôle de la biologie du soja est important, et ce seront les scientifiques, en collaboration avec les cliniciens, qui définiront finalement son utilité dans la gestion de la ménopause.
Le houblon
Une étude [14] publiée en 2016 dans la revue scientifique Complementary Therapies in Clinical Practice a évalué l'efficacité du houblon sur les symptômes précoces de la ménopause et les bouffées de chaleur. Dans cet essai contrôlé randomisé, 120 femmes ont été réparties au hasard en deux groupes, recevant des comprimés de houblon ou un placebo pendant 12 semaines. Les symptômes de la ménopause précoce ont été évalués à l'aide de l'échelle de Greene (Greene Climateric Scale, en anglais) et les bouffées de chaleur ont été enregistrées dans un journal avant, et 4, 8 et 12 semaines après l’intervention. Les résultats montrent que le houblon a efficacement réduit les premiers symptômes de la ménopause et amélioré le bien-être des patientes.
Libido et ménopause : homéopathie, traitement naturel,… ?
La baisse de libido [15] est prise en charge efficacement avec le ginseng, le maca (ginseng péruvien), la passiflore et l’hélionas.
Le Viagra féminin [16] booster de libido (flibansérine), sorte d’aphrodisiaque destiné aux femmes n'est pas recommandée et n'est pas disponible en France. Il est bien plus préférable d'avoir recours à l’huile essentielle de rose de Damas (par voie cutanée) grâce à ses propriétés tonifiantes, énergisante et aphrodisiaque contribuant à booster l'appétit sexuel.
Comment traiter les bouffées de chaleur naturellement ?
De nombreuses femmes se sont tournées vers les médecines alternatives, y compris les techniques de l'esprit et du corps et les compléments alimentaires pour aider à freiner les bouffées de chaleur.
Bien que le nombre d’études scientifiques bien conçues sur les pratiques de santé complémentaires pour les bouffées de chaleur soit encore assez réduit, la recherche progresse et ouvre régulièrement de nouvelles possibilités pour les patientes.
De plus en plus de preuves suggèrent que certaines techniques peuvent aider à soulager les bouffées de chaleur, notamment la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), l’hypnose, la méditation de pleine conscience [17], l’acupuncture, les compléments alimentaires, ou les œstrogènes végétaux.
Cependant, toutes ces techniques et remèdes naturels ne sont pas sans effets secondaires potentiellement nocifs ni adaptées à chaque patiente (contre-indication, interactions médicamenteuses, etc.). De la sorte, il est impératif d’aller en consultation auprès d’un professionnel de la santé avant d’engager une quelconque démarche.
Acupuncture et ménopause
Cette branche de la médecine traditionnelle chinoise (qui inspire de nombreuses autres disciplines comme l'EFT), vieille de 5000 ans, a des effets bénéfiques sur les symptômes de la ménopause.
Fondée sur le principe que l’énergie vitale doit circuler dans tout le corps, elle offre face aux désagréments de la ménopause, des résultats rapides et sans aucun effet secondaire.
Les bouffées de chaleur pour ne citer qu’elles, sont provoquées par un trop plein d’énergie yang qui monte vers le haut. L’acupuncture influence le système endocrinien et rétablit l’équilibre. Les organes trop sollicités seront soutenus ou libérés.
Sport et ménopause
Le sport permet de lutter efficacement contre la prise de poids mais aussi contre d’autres symptômes comme les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil et les sautes d'humeur.
La pratique quotidienne de la marche [18] réduit également, les risques cardio-vasculaires et diminue le mauvais cholestérol.
Quelques heures de marche freinent l’ostéoporose et la perte de masse osseuse [19] mais allègent aussi les douleurs articulaires. La pratique du vélo et/ou de la natation est également conseillée à partir de la ménopause.
La littérature scientifique confirme les bienfaits de la pratique régulière d’activités physiques, même d’intensité modérée : rôle majeur sur les facteurs de risque cardio-vasculaire, réduction du risque de développer plusieurs cancers, lutte contre la dégénérescence cognitive, diminution de l’anxiété, prévention de l’ostéoporose et de l’ostéopénie (déminéralisation osseuse modérée), des chutes et des fractures du sujet âgé.
Nous avons particulièrement retenu une étude qui illustre parfaitement les bienfaits de l’exercice chez un groupe de femmes de plus de 50 ans et post-ménopausées ayant suivi un programme comportant des exercices de fitness cardio-respiratoire, de renforcement musculaire, de stretching et d’équilibre [20].
Quel(s) sport(s) pour les femmes plus de 50 ans et pendant la ménopause ?
Cette question amène deux réponses selon la pratique antérieure d’un sport : soit la personne était déjà sportive avec des entrainements réguliers, soit elle décide de pratiquer un sport à 50 ans ou à la ménopause. Il n’y a pas réellement de restrictions puisque les bienfaits ou les risques dépendent du niveau de base. A cet effet, il est conseillé de consulter son médecin traitant afin de faire le point sur les besoins et ses possibilités.
Se remettre au sport à la ménopause
Il est tout à fait possible de se mettre ou se remettre au sport à la ménopause mais deux principes sont à respecter : progressivité et adaptabilité ! Par exemple, marcher 30 minutes pendant 1 mois couplé à un programme d’étirements puis le mois suivant, ajouter du renforcement musculaire adapté. Pendant les trois premiers mois, il est recommandé d’éviter les sports à impacts. Ils seront autorisés par la suite, sous avis médical, car les impacts favorisent l’ostéogénèse (processus de création du tissus osseux) et sont donc bénéfiques.
Les sports efficaces
L’OMS recommande que les adultes pratiquent au moins 150 à 300 minutes d’activité aérobique d’intensité modérée par semaine (ou la durée équivalente d’activité d’intensité soutenue) [21]. En conséquence, les sports les plus efficaces après 50 ans sont la marche, le vélo, la natation, l’aquagym, ou tout autre activité sportive aérobie.
Bon à savoir : si on a la possibilité de parler pendant l’activité sportive, c’est qu’elle est modérée et adaptée.
Le meilleur sport
Si nous devions sélectionner quel est le meilleur sport, il serait opportun de mettre sur un même piédestal Pilates et Yoga. Ces activités sont un savant dosage de travail respiratoire, de stretching, de renforcement musculaire, de mobilité et de proprioception (en favorisant la coordination, le synchronisme et la justesse des mouvements). Une étude menée sur 12 semaines, confirme les bienfaits du Pilates sur les femmes de plus de 60 ans [22]. Une autre étude, sur une même période, confirme les bienfaits du Yoga sur les symptômes post-ménopausiques [23]. Il ne faut pas oublier les bénéfices de ces activités sur la tonification des muscles du périnée qui eux aussi sont soumis à la chute hormonale.
En association d’une de ces deux disciplines, il est souhaitable d’ajouter la marche active.
La marche active
La marche active est une activité d’endurance d’intensité modérée : la marche lente se situe en dessous de 4 km/h, la marche rapide (active) oscille plutôt entre 5 à 7 Km/h. Elle est pratique car à l’exception de chaussures adaptées, aucun matériel n’est nécessaire. Elle permet de brûler des calories, de réduire le risque cardio-vasculaire et de « libérer l’esprit ».
Comment se muscler à la ménopause ?
A partir de 50 ans, les femmes comme les hommes voient leur force et leur masse musculaire diminuer. Sans activité physique adaptée et régulière, survient la sarcopénie, à l’origine d’une diminution de la mobilité, de chutes avec fractures, et d’un affaiblissement de la forme générale.
C’est un phénomène naturel, mais afin de lutter contre cette amoindrissement physique, le sport est la meilleure alternative.
Une étude récente démontre que dans la prévention de l’atrophie musculaire, les sports avec résistances sont les plus efficaces [24]. Pour mémoire, les sports avec résistance sont pratiqués avec des élastiques, de l’aquagym avec matériel, de l’aqua bike, du rameur, de la presse,…
L’entrainement avec résistance provoque une hypertrophie musculaire physiologique et la plasticité musculaire (des muscles striés) associée permettent de maintenir une santé musculaire suffisante [25].
Exemple d'un programme de sport à la ménopause
Pratiquer tous les jours 30 minutes de marche active, 3 fois/semaine du renforcement musculaire avec résistance (élastique, presse, rameur,…) et 3 fois/semaine du stretching (ou yoga ou Pilates). Et si possible, une fois par semaine, ajouter 1 heure de marche sur terrain accidenté (forêt, montagne,…).
Il n’existe pas de programme miracle ! Il ne faut pas se fixer de programme avec un niveau inatteignable : un programme adapté et une réelle motivation amélioreront l’état physique et psychique.
Au préalable, il est recommandé d’effectuer un « bilan de compétence » et de consulter un professionnel de santé.
On ne le dira jamais assez : l’important, c’est de bouger !
Alimentation équilibrée contre la fatigue
La fin de l’activité ovarienne est synonyme de changements corporels. La masse musculaire se réduit et la graisse au niveau du ventre est souvent, en augmentation. Cela entraîne un danger au niveau cardio-vasculaire.
L’alimentation à la ménopause doit aussi pallier au manque de tonus, à la perte d’énergie qui caractérise cette période de la vie. Il est conseillé de consommer des aliments à index glycémique bas. Le riz et le pain complet, le quinoa, les fibres…répondent à cette exigence. Ils évitent le coup de pompe, mais aussi la fringale qui conduit à grignoter.
La déminéralisation des os nécessite de plus grands apports en calcium, vitamines D et protéines. La consommation régulière de produits laitiers et d’eaux minérales riches en calcium à laquelle on ajoutera les poissons gras, riche en vitamine D [26] et les œufs agissent préventivement sur les problèmes d’ostéoporose. Une alimentation équilibrée est toujours synonyme de bien-être.
La consommation de magnésium permet de lutter contre l'irritabilité, le stress et l’ anxiété. Malgré sa présence en quantité suffisante dans notre alimentation (légumes verts, chocolat, fruit oléagineux...), il est recommandé de le consommer également en complément alimentaire au cours de la ménopause.
La mélatonine ou hormone du sommeil est produite à partir de la sérotonine. Ce neurotransmetteur est lui-même produit à partir d'un acide aminé, le tryptophane présent en grande quantité dans le riz complet, les volailles, les amandes, les bananes ou le chocolat.
Avantages des thérapies douces sans hormone
L’atout majeur est que toutes ces thérapies, aromathérapie et huiles essentielles, phytothérapie (sauge sous forme d'infusion...), acupuncture, voire l'homéopathie évitent à la femme en phase de ménopause, de recourir à des traitements hormonaux de synthèse.
Peu ou pas d’effets secondaires pour une ménopause tout en douceur. Il est relativement aisé de trouver un naturopathe, spécialiste des médecines douces, actuellement.
Certains médecins traditionnels se sont également, formés à ces thérapies douces. Il faut sortir du mythe de la ménopause comme une période déstabilisante.
Au contraire, en faisant face aux différents symptômes qui peuvent se manifester de manière positive, elle peut se révéler une période favorable pour se consacrer à soi-même.
Sources
- Médecine douce : le guide des médecines douces; https://www.le-guide-sante.org/actualites/forme-et-bien-etre/medecines-douces-guide-recommandations
- https://www.ameli.fr/bouches-du-rhone/assure/sante/themes/menopause/symptomes-diagnostic
- https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/problèmes-de-santé-de-la-femme/troubles-menstruels-et-anomalies-du-saignement-vaginal/ménopause-précoce
- https://www.gynecoquebec.com/sante-femme/menopause/21-menopause.html
- Sexualité de la femme ménopausée : la DHEA est-elle efficace ? https://www.le-guide-sante.org/actualites/medecine/sexualite-femme-menopause-traitement-dhea
- Ménopause et relations amoureuses ne sont pas antinomiques ! https://www.le-guide-sante.org/actualites/geriatrie/menopause-relations-amoureuses-couples
- Le Galcanézumab : une nouvelle approche dans le traitement préventif de la migraine. https://www.le-guide-sante.org/actualites/medicaments/galcanezumab-traitement-preventif-migraine
- Régime végétarien : avantages et inconvénients. https://www.le-guide-sante.org/actualites/nutrition/regime-vegetarien-avantages-inconvenients
- Endométriose et diagnostic précoce. https://www.le-guide-sante.org/actualites/medecine/endometriose-diagnostic-precoce
- Lifestyle and dietary factors determine age at natural menopause. J Midlife Health. 2014;5(1):3-5. doi:10.4103/0976-7800.127779. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3955043/
- The effects of flaxseed on menopausal symptoms and quality of life. Holist Nurs Pract. 2015 May-Jun;29(3):151-7. doi: 10.1097/HNP.0000000000000085. PMID: 25882265. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25882265/
- Are There Any Beneficial Effects of Spirulina Supplementation for Metabolic Syndrome Components in Postmenopausal Women? Mar Drugs. 2020 Dec 17;18(12):651. doi: 10.3390/md18120651. PMID: 33348926; PMCID: PMC7767256. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33348926/
- Efficacy of Crocus sativus (saffron) in treatment of major depressive disorder associated with post-menopausal hot flashes: a double-blind, randomized, placebo-controlled trial. Arch Gynecol Obstet. 2018 Mar;297(3):717-724. doi: 10.1007/s00404-018-4655-2. Epub 2018 Jan 13. PMID: 29332222. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29332222/
- The effect of Hop (Humulus lupulus L.) on early menopausal symptoms and hot flashes: A randomized placebo-controlled trial. Complement Ther Clin Pract. 2016 May;23:130-5. doi: 10.1016/j.ctcp.2015.05.001. Epub 2015 May 12. PMID: 25982391. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25982391/
- Libido du sénior : comment l'augmenter ? https://www.le-guide-sante.org/actualites/geriatrie/libido-senior-comment-augmenter
- Libido : un Viagra pour les femmes pourrait être en vente d’ici 2015. https://www.le-guide-sante.org/actualites/medicaments/libido-viagra-femmes-sante-sexuelle
- Méditation de pleine conscience : se relier à l’instant présent. https://www.le-guide-sante.org/actualites/forme-et-bien-etre/meditation-pleine-conscience-bienfaits
- L'activité physique est un traitement : interview d'un médecin du sport. https://www.le-guide-sante.org/actualites/forme-et-bien-etre/activite-physique-interview-medecin-sport
- Seniors et ostéoporose bouger pour la prévenir ! https://www.le-guide-sante.org/actualites/geriatrie/seniors-osteoporose-prevention-exercice
- Menopause and exercise. Natalia M Grindler, Nanette F Santoro. 2015 Dec;22(12):1351-8. doi: 10.1097/GME.0000000000000536
https://journals.lww.com/menopausejournal/Abstract/2015/12000/Menopause_and_exercise.15.aspx - https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/337003/9789240014862-fre.pdf
- Effects of Pilates on fall risk factors in community-dwelling elderly women: A randomized, controlled trial. Agustín Aibar-Almazán et al. European Journal of Sport Science, Volume 19, 2019. doi: 10.1080/17461391.2019.1595739
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- Antony Philippe. Effets de l’entraînement en résistance, de la performance à l’unité contractile. Médecine humaine et pathologie. Université Montpellier, 2015.
- Les vitamines : carences et excès - de la vitamine A à la vitamine D ! [1/2] https://www.le-guide-sante.org/actualites/nutrition/vitamines-carences-exces-ep-1