Diabète et œil : les complications au-delà de la rétinopathie diabétique
Le diabète n’est pas sans conséquence sur la vision. L’hyperglycémie liée au diabète peut endommager les petits vaisseaux de la rétine, au niveau du fond de l’œil, et conduire à la rétinopathie diabétique. C’est en général après plusieurs années d’évolution du diabète que celle-ci apparait. Aujourd’hui, environ un patient atteint de diabète sur 3 est touché par cette complication mais tous les patients diabétiques, sans exception, sont à risque de développer une rétinopathie diabétique. Néanmoins, plus la durée du diabète est longue et plus la glycémie et/ou la pression artérielle sont élevées, plus le risque de développer cette complication est important.
Si elle n’est pas repérée et traitée à temps, la rétinopathie diabétique peut entrainer une perte de vue progressive voire une cécité. C’est d’ailleurs l’une des premières causes de cécité et de baisse visuelle chez les sujets en âge de travailler, notamment par la maculopathie qu’elle induit. Alors, comment diagnostiquer la rétinopathie diabétique avant le stade des complications ? Par la réalisation d’un examen du fond d’œil, qui est pratiqué chez un ophtalmologue au moyen d’une analyse microscopique réalisée après dilatation de la pupille, couplée à des photographies numérisées de la rétine et complétée au besoin par une angiographie rétinienne à la fluorescéine. Ces examens permettent de déceler avec une grande sensibilité, la présence d’une rétinopathie (c’est à dire d’anomalies du fond de l’œil telles que des micro-anévrysmes, ou des hémorragies), alors même que le patient ne se plaint d’aucune baisse visuelle. En effet, les symptômes visuels et les signes d’alerte de la maladie sont de survenue tardive, même à un stade avancé de la maladie. Il est donc indispensable de réaliser un dépistage de la rétinopathie diabétique selon les recommandations actuelles, validées par la Société Française d’Ophtalmologie et la Société Francophone du Diabète (SFD).
Chaque patient diabétique doit bénéficier d’un suivi ophtalmologique annuel, afin de déceler un stade précoce et proposer un éventuel traitement de la rétinopathie diabétique ou de l’œdème maculaire (par laser ou injections intra-vitréennes) qui permettra de soigner la rétinopathie et de préserver au mieux la fonction visuelle. En effet, lorsque la rétinopathie diabétique devient proliférante, elle signe un stade avancé de la maladie et survient chez les patients dont l’équilibre glycémique n’est pas atteint pendant de nombreuses années. Elle peut conduire à une perte de vision définitive. Elle est liée à l’atteinte de la paroi des capillaires rétiniens du fond d’œil, qui aboutit à une occlusion étendue des vaisseaux, et induit une diminution importante de la délivrance en oxygène à la rétine (ischémie rétinienne). Il en résulte une prolifération anormale d’une multitude de petits vaisseaux à la surface de la rétine. Ces derniers peuvent entraîner une hémorragie du vitré, un risque de déchirure rétinienne voire un décollement de la rétine, et au stade ultime, un glaucome néovasculaire qui se manifeste par une augmentation majeure de la pression intra oculaire (PIO) et expose le plus souvent à la cécité totale. Le traitement incontournable repose sur le laser rétinien, associé à des injections intra-oculaires (injections intra-vitréennes), et parfois même, à une intervention chirurgicale (vitrectomie).
La prévention de la rétinopathie diabétique, comme celles des autres complications du diabète, repose, au-delà du contrôle glycémique optimal, sur une bonne hygiène de vie, notamment la pratique d’une activité physique régulière et une alimentation adaptée, un bon équilibre de la pression artérielle, l’éviction du tabac, et un contrôle du bilan lipidique.
Cependant, si la rétinopathie diabétique est par définition la complication ophtalmologique la plus souvent recherchée chez le patient diabétique, le diabète affecte aussi la vision en augmentant la susceptibilité à développer d’autres pathologies oculaires, qui font l’objet de cet article.
Sommaire
- Introduction : c'est quoi la rétinopathie ?
- La cataracte est plus fréquente et de survenue plus précoce chez le patient diabétique
- Des grandes variations glycémiques peuvent s’accompagner de troubles de la réfraction
- Le diabète augmente le risque de glaucome chronique à angle ouvert
- Le diabète n’augmente pas le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
- Le diabète : facteur de risque de maladies vasculaires oculaires
- Autres atteintes oculaires
- Conclusion
- Conflits d’intérêt
- Sources