Un mode de vie sain et une bonne gestion du poids seraient des solutions pour prévenir l’apparition du diabète de type 2 ou diabète d’âge mûr (diabète gras) , comme le confirme une étude danoise publiée récemment.
Diabète de type 2 ou diabète de l’âge mûr : du glucagon au taux de glycémie
L’obésité est « une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui représente un risque pour la santé… Une personne ayant un indice de masse corporelle (IMC)* de 30 ou plus est généralement considérée comme obèse… » [1]. D’ici 2030, 25% des hommes et 29% des femmes souffriraient d’obésité en Europe [2].
En partie conséquence de l’obésité et du mode de vie sédentaire, le diabète de type 2 (DT2) ou diabète non insulino-dépendant touche environ 5% de la population en France et se manifeste généralement après 40 ans (il est diagnostiqué à un âge moyen proche de 65 ans). Le DT2 touche désormais de plus en plus de jeunes, y compris des adolescents, voire des enfants [3]. Il a également été avancé que l’influence du mode de vie et de la perte de poids sur le risque DT2 varierait en fonction du terrain génétique. Il n'est pas un diabète secondaire.
Le diabète de type 2 (DT2) se traduit par une hyperglycémie chronique liée à une utilisation impropre de l’insuline par le corps ou à une sécrétion d’insuline insuffisante pour maintenir le bon niveau de glucose dans le sang (1g/L). Il est aussi souvent associé à une élévation du glucagon, une hormone libérée par le pancréas.
Après un repas, la production du glucagon est généralement bloquée afin d’éviter une production excessive de glucose par le foie. Chez un patient diabétique de type 2, ce système est défaillant et l’excès de glucagon contribue à une forte élévation de la glycémie (prise de sang à jeun pour dosage du taux de sucre ou glucose), ainsi que le révèle une récente étude [4].
L’importance d’un mode de vie sain dans la prévention du diabète de type 2 ou DNID confirmée par une étude danoise [5]
L’objectif de l’étude (réalisée à partir des données de la « Danish Diet, Cancer and Health cohort ») consistait à savoir si l’impact de l’obésité et d’un mode de vie médiocre sur le risque DT2 était accentué par des prédispositions génétiques.
La cohorte comprenait 4 729 patients ayant développé un DT2 au cours de 15 années de suivi, et 5 402 sujets danois choisis au hasard. La moyenne d’âge était comprise entre 50 et 65 ans et 49,6% étaient des femmes. Le score mode de vie prenait en compte la consommation de cigarettes (produits du tabac, e-cigarettes,…), la consommation d’alcool, l’activité physique et le régime alimentaire.
Les auteurs ont découvert que les patients obèses présentant un IMC à 30 avec un mode de vie médiocre (habitudes alimentaires, ...) étaient associés à un fort risque de développer un DT2 (augmentation par 10) indépendamment du risque génétique. De plus, ils ont trouvé que l’impact de l’obésité (augmentation du tissu adipeux) sur le risque diabète de type 2 était dominant par rapport aux autres facteurs de risque et soulignaient l’importance de la gestion du poids en prévention du DT2. Le patient obèse avait 8 fois plus de chance de développer un DT2 par rapport à des sujets non-obèses dans les mêmes conditions et ce même parmi les patients au risque génétique faible avec une bonne hygiène de vie.
Les auteurs concluaient que gérer son poids et maintenir un mode de vie sain (alimentation équilibrée, ...) est crucial dans la prévention du DT2 quelles que soient les prédispositions génétiques.
Schnurr TM, Jakupović H, Carrasquilla GD, et al. Obesity, unfavourable lifestyle and genetic risk of type 2 diabetes: a case-cohort study. Diabetologia. 2020. doi: 10.1007/s00125-020-05140-5.