Hôpital et Covid-19 : un bel élan de solidarité - Épisode 2

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2 min
Infirmière du service maladies infectieuses
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L’hôpital Bicêtre-APHP, en Ile de France, Marie* est cadre de santé dans un service maladies infectieuses. La solidarité, la cohésion et la communication de son équipe lui ont permis de traverser cette période particulièrement difficile.

Épisode 2 - Témoignage d’une cadre de santé [2/5] *Le prénom a été modifié à la demande de l'intéressée

L’équipe était-elle préparée à l’accueil des patients Covid ?

Notre service accueille toute l’année des patients souffrant de maladies émergentes, infectieuses et tropicales, et notamment virales. Eu égard à la situation en Chine, nous nous étions préparés à l’arrivée du virus en France.

En amont, nous avions revu l’entretien du service qui accueille les patients souffrant de pathologies respiratoires et nous sommes assurés que nous disposions d’un matériel suffisant. Les personnels soignants dans notre service sont déjà habitués au lavage des mains, à l’utilisation de gel hydroalcoolique et au port du masque.

Nous les avons formés à l’habillage et au déshabillage. A l’arrivée des patients Covid, nous étions donc fin prêts à les accueillir et prendre en charge les complications que la maladie pouvait engendrer.

Comment s’est passée la prise en charge de ces patients ?

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Nous étions confrontés à un virus inconnu. L’état de santé de certains de nos patients s’aggravait brusquement, et nous devions les transférer rapidement en Service Covid+ ou en réanimation.

Et ceci, sans que nous sachions pourquoi. C’était très difficile pour nous. Les visites étant interdites, nous restions également auprès des patients jusqu’à leur dernier souffle, ce qui a laissé des traces.

Autre difficulté : nous avons été confrontés à un manque de matériel au début de la crise sanitaire. En tant que cadre d’unité, j’étais obligée de compter au quotidien le nombre de masques et de surblouses par agent, en plus de ma charge de travail. Car ma priorité était de préserver nos équipes.

Heureusement, l’hôpital a été très réactif en ouvrant des magasins le week-end et tard le soir pour s’adapter à nos besoins. Parfois, nous comptions nos stocks et le lendemain tout avait disparu, même les pochettes préparées pour les médecins.

Nous avons donc été obligés de tout stocker dans des endroits stratégiques. Certains collègues de l’hôpital qui n’accueillaient pas de patients Covid nous passaient également du matériel. Puis, grâce aux dons d’entreprises, nous n’avons plus manqué de rien.

Que retenez-vous de cette période très difficile ?

De l’extérieur, personne ne peut mesurer l’impact psychologique qu’a eu cette pandémie sur nous tous à l’hôpital. Habillés constamment avec nos pyjamas, nos masques, nos surblouses, nous étions complétement desséchés car nous ne pouvions pas enlever nos masques pour boire, afin de les économiser.

Certains soignants qui rentraient chez eux étaient aussi considérés comme des pestiférés par leur propre famille, ce qui les a beaucoup affectés. La cohésion de l’équipe, l’excellente communication entre nous, toute cette entraide nous ont permis de tenir. Personne n’a renoncé ni ne s’est mis en arrêt de travail.

Certes, certains collègues d’autres services ont été un peu jaloux de ne pas s’occuper des patients Covid, d’autres se sont portés volontaires pour nous aider. Ce qui nous a permis de faire de très belles rencontres.

Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ?

Tous les agents ont reçu la prime sur leur compte en Banque. Cette reconnaissance nous a tous fait du bien. Quant à la médaille, nous n’en avions pas besoin car nous avons seulement fait notre travail. Après le Covid, les revendications subsistent.

Nos métiers sont difficiles et à risques. Les hautes sphères et le gouvernement devraient venir davantage sur le terrain. Nous demandons seulement de bonnes conditions de travail, un salaire décent et ne pas venir à l’hôpital avec la peur au ventre sans savoir si nous serons assez nombreux pour soigner nos patients.

Cohésion, communication dans l’équipe et entraide ont permis aux membres de ce service d’infectiologie de faire face à l’afflux de patients Covid pendant sept semaines. Les conditions de travail devront s’améliorer pour que ces équipes dévouées puissent continuer à soigner le mieux possible les patients.

 

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