Obésité et surpoids chez l'enfant et l'adolescent dans le monde : une épidémie mondiale !
Sommaire
- Le constat est difficile à digérer.
- Causes de l'obésité dans le monde
- Quelle est la différence entre surpoids et obésité ?
- Quels sont les symptômes de l'obésité ?
- Obésité et Complications - Vidéo
- Obésité dans le monde
- Obésité en France
- L’inquiétante montée de l’obésité aux États-Unis
- Surpoids, obésité modérée, obésité sévère et obésité morbide
- IMC : calcul de l’obésité
- Que veut dire obésité morbide ?
- Obésité : définition de l'obésité gynoïde et de l'obésité androïde
- Obésité infantile
- Poids, masse corporelle et cerveau
- Comment se soigner de l'obésité ?
- Adoptez des habitudes alimentaires plus saines
- Exercice et activité physique
- Grossesse et obésité
- Chirurgie de l’obésité (chirurgie bariatrique)
- Obésité et COVID-19
- Sources
Le constat est difficile à digérer. Selon l’OMS [1] (organisation mondiale de la santé), depuis 1975, l’obésité mondiale a triplé et « en 2016, plus de 1,9 milliard d'adultes de 18 ans et plus étaient en surpoids. Parmi ces derniers, plus de 650 millions étaient obèses. »
En 2019, « 38 millions d'enfants de moins de 5 ans étaient en surpoids ou obèses. Plus de 340 millions d'enfants et d'adolescents âgés de 5 à 19 ans étaient en surpoids ou obèses en 2016 ».
Causes de l'obésité dans le monde
Rappelons que le surpoids et l'obésité dans l'enfance sont connus pour avoir un impact significatif sur la santé physique et psychologique, avec de lourdes conséquences qui peuvent décider de l’avenir social et professionnel.
En effet, les enfants en surpoids et obèses sont susceptibles de rester obèses jusqu'à l'âge adulte.
De plus, en dehors des problèmes courants comme par exemple la gastro, ils sont susceptibles de développer des maladies non transmissibles comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), ou l’apnée du sommeil, à un plus jeune âge.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, les conditions de vie sociales, économiques et sanitaires des pays occidentaux ont considérablement évolué.
Pourtant, aujourd’hui la plupart des décès sont dus à des maladies de civilisation : maladie cardiaque, accident vasculaire cérébral (AVC), cancer ou autres maladies résultant d’une relation inappropriée des personnes avec leur environnement et leur alimentation.
Si le problème principal dans le passé était la sous-alimentation, la suralimentation et l’obésité sont elles aussi devenues de véritables maladies de civilisation.
Quelle est la différence entre surpoids et obésité ?
Le surpoids et l'obésité sont définis comme une accumulation anormale ou excessive de graisse qui présente un risque pour la santé.
Bien qu’il soit difficile de développer un indice simple pour mesurer le surpoids et l'obésité chez les enfants et les adolescents, puisque leur corps subit un certain nombre de changements physiologiques à mesure qu'ils grandissent, différentes méthodes sont disponibles pour mesurer le poids santé d'un corps.
L’OMS [2] donne plusieurs informations précieuses et régulièrement mises à jour afin d’estimer le surpoids et l’obésité chez l’enfant, à consulter gratuitement sur leur site internet.
La prévalence du surpoids et de l'obésité chez les adolescents est définie selon la référence de croissance de l'OMS pour les enfants et adolescents d'âge scolaire (surpoids = un écart-type de l'indice de masse corporelle pour l'âge et le sexe, et obèse = deux écarts-types de l'indice de masse corporelle pour l'âge et le sexe).
Pourquoi l'obésité est une maladie ?
Pourquoi l'obésité est dangereuse ?
L'obésité est grave car elle est associée à de moins bons résultats en matière de santé mentale et à une qualité de vie réduite. L'obésité est également associée aux principales causes de décès dans le monde, notamment le diabète, les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et certains types de cancer.
Précisons que le mécanisme du développement de l'obésité n'est pas entièrement compris et on pense qu'il s'agit d'un trouble aux causes multiples.
Effectivement, les complications de l’obésité trouvent certaines sources dans les facteurs environnementaux, les préférences de style de vie et l'environnement culturel et jouent un rôle central dans la prévalence croissante de l'obésité dans le monde.
En général, le surpoids et l'obésité sont supposés être le résultat d'une augmentation de l'apport calorique et lipidique.
D'autre part, il existe des preuves à l'appui que la consommation excessive de sucre par les boissons gazeuses, l'augmentation de la taille des portions et le déclin constant de l'activité physique ont joué un rôle majeur dans la hausse des taux d'obésité partout dans le monde.
L'obésité infantile peut profondément affecter la santé physique, le bien-être social et émotionnel et l'estime de soi des enfants. Elle est également associée à de mauvais résultats scolaires et à une qualité de vie inférieure de l'enfant.
De nombreuses affections comorbides telles que les troubles métaboliques [3], cardiovasculaires, orthopédiques, neurologiques, hépatiques, pulmonaires et rénaux sont également associées à l'obésité infantile.
De plus, le monde connaît une transition épidémiologique et nutritionnelle rapide caractérisée par des carences nutritionnelles persistantes, comme en témoigne la prévalence du retard de croissance, de l'anémie et des carences en fer et en zinc.
Parallèlement, il y a une augmentation progressive de la prévalence de l'obésité, du diabète et d'autres maladies chroniques liées à la nutrition comme l'obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires et certaines formes de cancer.
Quels sont les symptômes de l'obésité ?
L'obésité clinique et la prise de poids peuvent avoir un impact négatif sur la santé physique et mentale.
Certains symptômes ou effets secondaires de l'obésité comprennent : douleurs au bas du dos ou maux de dos ; se sentir fatigué tout le temps ; transpiration abondante ; douleurs articulaires (en particulier les articulations du genou et de la hanche) ; essoufflement ; ronflement ou apnée du sommeil ; gonflement de la peau et du tissu adipeux (adipocytes) ; assombrissement dans certaines parties du corps ; apparition de vergetures ; gonflement et varices des membres inférieurs ; indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 kg/m2 ; faible confiance en soi ou estime de soi ; etc.
Qu'est-ce que provoque l'obésité ?
« Maladie de l’adaptation aux récentes évolutions des modes de vie, l’obésité résulte d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques. Ce déséquilibre aboutit à une accumulation des réserves stockées dans le tissu graisseux, entraînant elle-même de nombreuses complications ».
Un certain nombre de facteurs peuvent jouer un rôle dans la prise de poids. Ceux-ci incluent l'alimentation, le manque d'exercice, les facteurs de l'environnement d'une personne et la génétique. Cependant, les gens prennent du poids lorsqu'ils mangent plus de calories qu'ils n'en brûlent en faisant de l'exercice. Ce déséquilibre est le plus grand contributeur à la prise de poids, même s’il ne suffit pas à expliquer l'augmentation de la fréquence de l’obésité dans le monde.
En effet, l’obésité est généralement causée par le fait de trop manger et d’être sédentaire et inactif. Si une personne consomme de grandes quantités d'énergie, en particulier des graisses et des sucres, mais qu’elle ne brûle pas l'énergie par l'exercice et l'activité physique, une grande partie de l'énergie excédentaire sera stockée par le corps sous forme de graisse.
« L’obésité entraîne des troubles de santé dont le diabète de type 2. Chez la personne obèse, l’insuline n’agit plus correctement et l’utilisation du glucose par les cellules est perturbée (on parle d’insulinorésistance), provoquant une augmentation de la concentration de glucose dans le sang et une hyperglycémie. L’obésité accroît aussi le risque d’hypertension artérielle, d’athérosclérose notamment en raison d’une inflammation des artères, mais aussi de dyslipidémie, de maladies du foie (stéatohépatite non-alcoolique), de maladie rénale chronique. Elle est aussi associée à de nombreux cancers, en particulier du sein, de l’utérus ou encore du foie. » [4]
Obésité dans le monde
A ce jour, l’obésité a atteint des niveaux épidémiques dans les pays développés. Les taux de prévalence les plus élevés de l'obésité infantile ont été observés dans les pays développés. Cependant, sa prévalence augmente également dans les pays en développement.
L'obésité infantile est l'un des défis de santé publique les plus graves du XXIe siècle. Près de la moitié de tous les enfants en surpoids de moins de 5 ans vit en Asie et un quart en Afrique.
Le spectre mondial de l'obésité : France, États-Unis, Samoa, Qatar,…
Selon l'OMS, en 2016, il y avait environ 2 milliards d'adultes en surpoids, dont 650 millions sont considérés comme affectés par l'obésité (IMC ≥ 30 kg/m²).
Cela équivaut à 39% des adultes âgés de 18 ans ou plus en surpoids, dont 13% obèses. La prévalence mondiale de l'obésité a presque triplé entre 1975 et 2016. Aujourd'hui, la plupart de la population mondiale vit dans des pays où le surpoids et l'obésité tuent plus de personnes que l'insuffisance pondérale.
Si les tendances actuelles se poursuivent, on estime que 2,7 milliards d'adultes seront en surpoids, plus d'un milliard seront touchés par l'obésité et 177 millions d'adultes gravement sera touché par l'obésité d'ici 2025.
Alors qu'un peu moins de 1% des enfants et adolescents âgés de 5 à 19 ans étaient obèses en 1975, plus de 124 millions d'enfants et d'adolescents étaient obèses en 2016. L'obésité infantile doit être l’une des priorités politiques en santé publique afin d’enrayer la tendance.
Obésité en France
Bien que la France soit associée à la gastronomie et une image du « bien manger », une augmentation rapide de la prévalence de l'obésité est rapportée depuis 1990.
En effet, il y a eu une augmentation progressive de la prévalence de l'obésité entre 1997 et 2006. Les différentes études réalisées montrent une nette accélération de la prévalence de l'obésité pour les individus nés après le milieu des années 1960, chez les deux sexes.
Selon, l’INSERM [4], « en France, l’obésité concerne 17% des adultes et, chez les enfants, 16% des garçons et 18% des filles : des chiffres à peu près stables depuis une dizaine d’années ».
Le problème croissant de l'obésité infantile peut être ralenti si la société se concentre sur les causes et il existe de nombreux éléments qui jouent dans l'obésité infantile, certains étant plus cruciaux que d'autres.
Effectivement, une intervention combinée sur l'alimentation et l'activité physique menée dans la communauté avec un volet scolaire est plus efficace pour prévenir l'obésité ou le surpoids.
De plus, si les parents imposent un mode de vie plus sain à la maison, de nombreux problèmes d'obésité pourraient être évités. L’éducation est une clef de voûte pour tout le spectre de la vie.
Ce que les enfants apprennent à la maison sur l'alimentation saine, l’exercice physique et les bons choix nutritionnels finiront par se répercuter sur d'autres aspects de leur vie.
Cela aura la plus grande influence sur les choix que font les enfants lorsqu'ils choisissent les aliments à consommer à l'école et dans les restaurants de restauration rapide et choisissent d'être actifs.
Se concentrer sur ces causes peut, au fil du temps, réduire l'obésité infantile et conduire à une société en meilleure santé dans son ensemble.
L’inquiétante montée de l’obésité aux États-Unis
Hommes obèses, femmes obèses et enfants obèses
La prévalence de l'obésité aux États-Unis est passée de 30,5% à 42,4% entre 1999 et 2018. Dans le même temps, la prévalence de l'obésité sévère est passée de 4,7 % à 9,2 %. Avec un coût médical de l'obésité annuel estimé de 147 milliards de dollars en 2008, tout le système de santé publique se fragilise et rend de plus en plus vulnérables certains groupes plus que d’autres.
Dans l'ensemble, selon les rapports officiels, aux États-Unis, les hommes et les femmes titulaires d'un diplôme universitaire présentent une prévalence d'obésité plus faible que ceux ayant un niveau d'instruction inférieur. Mais cela ne suffit pas pour comprendre l'ampleur réelle de l'épidémie d'obésité aux États-Unis.
L'origine du problème du poids chronique et de la progression de l’obésité aux États-Unis n’a pas de réponse définitive. Notons que les études scientifiques parviennent souvent à des conclusions contradictoires, ce qui signifie que de nombreuses théories existent. Mais la prépondérance des preuves indique les deux causes que la plupart des gens soupçonnent déjà : trop de nourriture (suralimentation) et trop peu d’exercice (sédentarité).
De plus grosses portions, plus de calories et de sucres, dérèglement du contrôle de l’appétit et boom de la consommation de viande, l’Américain moyen mange mal et consomme trop de nourriture pour rester en bonne santé. Ainsi, il réduit son espérance de vie en déstabilisant son microbiote intestinal et en étant en surcharge pondérale dès le plus jeune âge.
Le rôle de l'alimentation dans l'épidémie d'obésité aux États-Unis est évidemment majeur, mais il est également complexe. Les consommateurs reçoivent des messages de santé publique très mitigés en ce qui concerne ce qu'il faut manger et en quelle quantité. D'une part, les portions plus grandes, les aliments transformés emballés et les repas au volant en voiture sont considérés comme presque typiquement Américains - rapides, bon marché, copieux et délicieux. D'un autre côté, une dépense de plusieurs milliards de dollars par an en programmes de perte de poids, des livres de régime (Paleo diet [5], etc.) et des pilules jusqu'aux chirurgies de dernier recours.
De plus, le manque d'exercice est également l'un des principaux responsables de l'épidémie d'obésité. Effectivement, cela fait des décennies que la plupart des Américains ne travaillent plus dans les champs et dans les usines. Les gens sont majoritairement assis tout au long de la journée de travail et ont drastiquement réduit leur activité physique quotidienne.
Enfin, un certain nombre d'autres facteurs jouent un rôle dans l'épidémie d'obésité, tels que les effets in utero du tabagisme et la prise de poids excessif chez les femmes enceintes. Également, un mauvais sommeil, un excès d’écrans (smartphone, télévision), le stress et des taux d'allaitement plus faibles contribuent au risque d'obésité à long terme d'un enfant. Bien sûr, ces facteurs ne sont pas des causes explicites ou solitaires de l'obésité, mais ce sont des indicateurs fiables des types d'échecs systémiques des soins de santé qui contribuent à cette crise sanitaire aux États-Unis.
Surpoids, obésité modérée, obésité sévère et obésité morbide
Quelles sont les principales causes de l'obésité ?
Maladie complexe, l'obésité implique une quantité excessive de graisse corporelle et n'est pas seulement un problème esthétique. L’obésité est un problème médical qui augmente le risque de nombreuses autres maladies, comme les maladies cardiaques, le diabète de type 2, l'hypertension artérielle et certains cancers.
De nombreuses raisons existent pour lesquelles certaines personnes (adultes et enfants) ont du mal à éviter l’obésité et le surpoids, et les facteurs de risque ne sont pas à prendre à la rigolade.
En général, l'obésité résulte d'une combinaison de facteurs héréditaires, eux-mêmes se combinent à l'environnement et aux choix personnels de régime alimentaire et d’exercice physique.
Bien qu'il existe des influences génétiques (expression de gènes), comportementales, métaboliques et hormonales sur le poids corporel, l'obésité survient lorsqu’une personne absorbe plus de calories qu’elle n'en brûle par l'exercice et les activités quotidiennes normales. En effet, le corps stocke ces calories excédentaires sous forme de graisse et le début d’un cauchemar peut pointer le bout de son nez.
L'obésité résulte généralement d'une combinaison de causes et de facteurs dont l’héritage génétique familial, le style de vie (sédentarité, etc.), les mauvaises habitudes alimentaires (consommation d’aliments industriels ultras transformés, sucreries, etc.), certaines maladies et médicaments, des problèmes sociaux et économiques (divorce, violence, précarité, etc.), l’âge, la composition du microbiome [6], etc.
Cependant, il faut se rassurer, car même si une présente un ou plusieurs de ces facteurs de risque, cela ne signifie pas qu'elle va systématiquement développer l'obésité.
Enfin, il est possible de contrer la plupart des facteurs de risque grâce à l’alimentation (régime alimentaire équilibré), l'activité physique (pratique quotidienne adaptée, marche quotidienne, usage des transports en commun, etc.), et des changements de comportement.
Pour rappel : il ne faut pas hésiter à demander conseil à un médecin traitant ou un diététicien-nutritionniste afin d'obtenir le meilleur soutien en prenant compte du profil unique de chacun.
IMC : calcul de l’obésité
Comment mesurer l’excès de masse grasse ? Défini en 1997 par l’OMS, l’indice de masse corporelle (IMC) est un simple indice de poids pour la taille qui est couramment utilisé pour classer le surpoids et l'obésité chez les adultes. Ce standard d’évaluation est défini comme le poids d'une personne en kilogrammes divisé par le carré de sa taille en mètres (kg/m²).
En effet, pour l’instant la méthode la plus répandue pour le diagnostic clinique de l’obésité passe entre autres par le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC ou BMI en anglais).
Quel poids pour être obèse ?
Bien que cette méthode reste à ce jour un moyen simple pour estimer la masse grasse d’un individu, l’IMC est sujet à certaines controverses et d'autres outils alternatifs se développement.
Comme expliqué précédemment, l’IMC correspond au poids (en kg) divisé par le carré de la taille (en mètres). Cette classification de l’OMS permet de révéler rapidement un indicateur afin d’améliorer les prises en charge.
Lorsque l’IMC est supérieur à 25 on parle alors de surpoids et lorsqu’il dépasse 30 on parle d’obésité. Chez l’enfant, il faut se référer aux courbes de croissance présentes dans les carnets de santé, même s’il faut rester prudent à la lecture de ces indicateurs.
Que veut dire obésité morbide ?
L'obésité morbide est un problème de santé grave qui peut interférer avec les fonctions physiques de base telles (respiration, marche, concentration, etc.).
Une personne obèse souffrant d'obésité morbide coure un plus grand risque de développer des maladies telles que l'apnée du sommeil, le diabète, l'hypertension artérielle, le reflux gastro-œsophagien (RGO), les calculs biliaires, l'arthrose, les maladies cardiaques et le cancer.
L'obésité morbide est diagnostiquée en déterminant l'indice de masse corporelle (IMC), qui est définie par le rapport entre la taille d’un individu et son poids.
Généralement, l’IMC normal varie de 20 à 25, et une personne est considérée comme obèse morbide si elle pèse environ 45 kg de plus que son poids corporel idéal, soit un IMC de 40 ou plus, ou de 35 ou plus et souffre de problèmes de santé liés à l'obésité, comme l'hypertension artérielle ou le diabète.
Obésité : définition de l'obésité gynoïde et de l'obésité androïde
La définition la plus courante de l’obésité correspond à une accumulation anormale ou excessive de graisse dans les tissus adipeux, pouvant engendrer des problèmes de santé à long terme.
Néanmoins, « les sujets obèses montrent des différences non seulement dans les excédents de graisse qu’ils accumulent, mais aussi dans la répartition anatomique de cette graisse ».
En effet, cette répartition de la masse grasse joue un rôle clef dans les risques associés à l’obésité et le type de maladie qui en résulte.
De la sorte, comme le souligne l’OMS [7], il est utile de « pouvoir distinguer les sujets présentant un risque augmenté du fait d’une répartition abdominale de la graisse, souvent connue sous le nom d’obésité androïde, de ceux qui montrent une répartition gynoïde moins grave, dans laquelle la graisse se répartit plus uniformément et de façon périphérique ».
D’autre part, pour il est très difficile d’établir une classification de l’obésité pendant l’enfance ou l’adolescence, puisque la taille augmente et la constitution de l’organisme évolue continuellement.
On parle d'obésité gynoïde lorsque l'excès de masse graisseuse se situe principalement au niveau des cuisses, comme la fameuse « culottes de cheval ». Pour l'obésité androïde, c’est quand les dépôts de graisses sont principalement au niveau du ventre, ce que l’on nomme aussi l’obésité abdominale.
Pour simplifier et retenir la différence, on parle en forme de « poire » pour l’obésité gynoïde et de forme de « pomme » pour l’obésité androïde.
Enfin, l’obésité androïde est plus liée à la nourriture, au stress, ou à l’inactivité tandis que l'obésité gynoïde peut être liée au gluten et aux canaux veineux.
Obésité infantile
La prévalence des enfants atteints d'obésité a augmenté au cours des dernières décennies et l'OMS classe actuellement l'obésité infantile comme l'un des défis de santé publique les plus graves du XXIe siècle.
Santé de l'enfant obèse
Risque plus élevé d'anxiété, de dépression et de décès prématuré
Dans deux études publiées en 2020 dans les revues Plos Medicine [8] et BMC Medicine [9], des chercheurs soulignent les risques pour la santé associés à l'obésité infantile.
Selon les résultats, les enfants obèses ont un risque de mortalité trois fois plus élevé au début de l'âge adulte que les enfants de la population générale et sont plus susceptibles de souffrir d'anxiété et de dépression.
Aussi, les études montrent que les enfants obèses ont déjà un risque significativement plus élevé de mortalité prématurée en tant que jeunes adultes.
Le risque de décès par maladies somatiques, dont plus d'un quart était directement lié à l'obésité, et le risque de suicide ont augmenté pour les groupes étudiés.
Ainsi, les résultats démontrent la nécessité d'identifier les facteurs de risque spécifiques pour les enfants obèses et de trouver des outils de prévention.
Poids, masse corporelle et cerveau
Selon une étude publiée dans la revue JAMA Pediatrics [10] des chercheurs ont confirmé une corrélation entre l’obésité, l'indice de masse corporelle, l'épaisseur corticale et la fonction exécutive chez les enfants.
Cette recherche suggère qu'un changement dans la structure du cerveau intervient (cortex préfrontal plus mince).
En effet, les résultats montrent un lien important. Les enfants avec un IMC plus élevé ont tendance à avoir un cortex cérébral plus mince, en particulier dans la région préfrontale.
Les résultats sont basés sur des données extraites d'un projet de recherche qui suit environ 10 000 adolescents sur une période de 10 ans. Tous les deux ans, les sujets de l'étude sont interrogés, font une batterie de tests, donnent des échantillons de sang et subissent des scintigraphies cérébrales.
L'étude a confirmé les conclusions des études antérieures. Les sujets avec un IMC plus élevé avaient tendance à avoir une mémoire de travail plus faible. Mais cela a ajouté un élément important à cette idée - une correspondance physiologique dans le cerveau qui pourrait aider à expliquer la connexion.
L’hypothèse de départ des chercheurs était que l'épaisseur du cortex cérébral médiatiserait ou servirait de lien explicatif pour la relation entre l'IMC et la fonction exécutive, et les résultats ont confirmé la relation.
En effet, ils ont trouvé un amincissement généralisé du cortex cérébral. C'est important parce que nous savons que la fonction exécutive, des choses comme la mémoire et la capacité de planifier, sont contrôlées dans cette zone du cerveau.
De plus, il se pourrait qu'un cortex préfrontal plus mince affecte la prise de décision chez certains enfants, et ils font des choix alimentaires malsains en conséquence, ce qui pourrait conduire à l'obésité.
Comment se soigner de l'obésité ?
Généralement, les traitements du surpoids et de l'obésité comprennent la perte de poids grâce à un régime alimentaire sain et équilibré, en étant plus actif physiquement et en apportant d'autres changements au style de vie.
Les programmes de gestion du poids peuvent aider certaines personnes à perdre du poids ou à ne pas reprendre du poids (prise de poids).
Mais, certaines personnes obèses sont incapables de perdre suffisamment de poids pour améliorer leur santé ou sont incapables de ne pas reprendre du poids.
Ainsi, un médecin nutritionniste peut envisager d'ajouter d'autres traitements, y compris des traitements médicamenteux, des appareils amaigrissants ou une chirurgie bariatrique.
Les professionnels de la santé experts recommandent de perdre 5 à 10% du poids corporel au cours des 6 premiers mois de traitement. Par exemple, si un patient pèse environ 90 kg, cela signifie une perte de poids d’environ 5 à 10 kg.
Notons que perdre 5 à 10% du poids peut contribuer à réduire les chances de développer des problèmes de santé liés au surpoids et à l’obésité, améliorer les problèmes de santé liés au surpoids et à l'obésité telle que l'hypertension artérielle et les taux élevés de cholestérol.
Adoptez des habitudes alimentaires plus saines
Réduire les calories et adopter des habitudes alimentaires plus saines est essentiel pour vaincre l'obésité.
Bien qu’il soit possible de perdre du poids rapidement au début, une perte de poids régulière sur le long terme est considérée comme le moyen le plus sûr de perdre du poids et le meilleur moyen de le maintenir définitivement et d’éviter le fameux « effet yo-yo ».
Il est nécessaire d'éviter les changements de régime drastiques et irréalistes, tels que les régimes accélérés, car ils n'aideront probablement pas à maintenir l'excès de poids à long terme.
De plus, il est recommandé de participer à un programme complet de perte de poids pendant au moins six mois et à la phase d'entretien d'un programme pendant au moins un an pour augmenter les chances de succès en matière de perte de poids. Le médecin traitant peut aider un patient à trouver les professionnels de santé pour y arriver, donc il ne faut pas hésiter à ce qu'un patient se fasse entourer et aider.
Cependant, précisons d’emblée qu’un régime alimentaire trop diversifié n’est pas toujours le plus sain : certaines études récentes suggèrent en effet qu’une alimentation trop variée peut augmenter la consommation alimentaire et la prévalence de l’obésité, et participer aux complications de l’obésité.
Une mauvaise alimentation est l’un des principaux facteurs de risque de diverses maladies chroniques, notamment les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète et d’autres problèmes liés à l’obésité.
Les recommandations spécifiques pour une alimentation saine incluent : manger plus de fruits, de légumes, de légumineuses, de noix et de céréales ; réduire le sel, le sucre et les graisses. Il est également conseillé de choisir des graisses insaturées plutôt que des graisses saturées et d’éliminer les acides gras trans (AGT) [11].
Exercice et activité physique
On le sait, le sport est un allié de taille pour maintenir son état de santé et sa vitalité.
En effet, l’augmentation de l'activité physique ou de l'exercice est un élément essentiel du traitement de l'obésité.
La plupart des personnes obèses capables de maintenir leur perte de poids pendant plus d'un an font de l'exercice régulièrement, même simplement en marchant. Il est important de ne pas négliger la force d’une activité physique quotidienne.
En prenant des habitudes simples et adaptées aux obligations familiales et professionnelles, un patient pourra s'assurer de pratiquer une activité physique quotidienne - sans forcément s'abonner à une salle de sport. Les choix les plus simples sont parfois les plus efficaces, surtout si la régularité et les objectifs sont respectés quotidiennement.
Pourquoi l’exercice a des effets métaboliques bénéfiques ?
Il est reconnu que l’exercice physique améliore la santé. Mais des chercheurs se sont intéressés à la question de savoir comment cela fonctionne au niveau moléculaire. On sait que les cellules adipeuses sécrètent des protéines appelées « adipokines » et que de nombreuses adipokines augmentent avec l’obésité, ce qui a des effets nocifs sur le métabolisme et la santé.
Or, des chercheurs du Joslin Diabetes Center (États-Unis) ont découvert que l’exercice physique entraînait des changements spectaculaires de la graisse. Les résultats de leur recherche, publiés le 11 février 2019 dans la revue scientifique Nature Metabolism [12], montrent que l’adipokine, régulée positivement lors d’un exercice physique, peut avoir des effets bénéfiques sur la santé, notamment une amélioration de la tolérance au glucose [13] et une absorption accrue des acides gras.
« Cette recherche révolutionne vraiment notre façon de penser à l’exercice et aux nombreux effets métaboliques de l’exercice. Et surtout, cette graisse joue en réalité un rôle important dans le fonctionnement de l’exercice. »
De plus, selon des recherches récentes, l’entraînement aux exercices d’endurance modifie aussi de manière bénéfique la composition du microbiote intestinal. Alors, il ne faut plus hésiter : tapis de course, vélo, rameur, corde à sauter, natation... le sport est bon pour la santé, c’est prouvé !
Grossesse et obésité
Avoir un indice de masse corporelle (IMC) élevé pendant la grossesse peut avoir un impact majeur sur la santé et celle du bébé.
En effet, avoir un IMC élevé pendant la grossesse augmente le risque de diverses complications de grossesse, notamment :
- Risque de fausse couche, de mortinatalité et de fausse couche à répétition ;
- Diabète gestationnel [14] ;
- Complication de la grossesse caractérisée par une hypertension artérielle et des signes de dommages à un autre système organique, le plus souvent le foie et les reins (pré-éclampsie) ;
- Dysfonctionnement cardiaque ;
- Apnée du sommeil ;
- Nécessité d'une césarienne et le risque de complications de la césarienne (infections des plaies, …).
Enfin, l’obésité peut affecter le bébé, puisqu’un IMC élevé pendant la grossesse a été associé à un risque accru de divers problèmes, dont les malformations congénitales, l’asthme infantile et l’obésité infantile.
Chirurgie de l’obésité (chirurgie bariatrique)
La chirurgie de l'obésité est le dernier recours lorsque toutes les autres tentatives de perte de poids ont échoué. Il existe plusieurs types de chirurgie bariatrique.
Les différents types de chirurgie bariatrique sont tous généralement effectués sous anesthésie générale, mais ils fonctionnent chacun d'une manière légèrement différente. De plus, chaque patient est différent et chaque type de prise en charge ayant des avantages et des inconvénients.
Parmi les différentes prises en charge de l’obésité, il existe l’anneau gastrique, le bypass gastrique, ou la gastrectomie en manchon, pour ne citer qu’elles.
Un anneau gastrique est un anneau placé autour de l'estomac d’un patient, créant une petite poche vers le haut. Il faut moins de nourriture pour remplir la poche, et le patient n'a donc pas besoin de manger autant qu’avant pour avoir un sentiment de satiété.
Un bypass gastrique (ou court-circuit gastrique) est l'endroit où des agrafes chirurgicales sont utilisées pour créer une petite poche au sommet de l’estomac. La poche est ensuite connectée à l’intestin grêle du patient, contournant le reste de l'estomac.
Une gastrectomie en manchon consiste à retirer une grande partie de l'estomac, il est donc beaucoup plus petit qu’avant.
Afin de connaître les différents types de chirurgie bariatrique, il est nécessaire de consulter un professionnel de la santé en cabinet de ville ou dans un établissement de santé (clinique [15], hôpital,…). Notons qu’en Europe, les établissements de santé reconnus pour leur qualité de satisfaction dans la prise en charge de la chirurgie de l’obésité bénéficient de certifications et de labels comme l’EAC-BS (European Accreditation Council for Bariatric Surgery) [16].
Obésité et COVID-19
L'obésité peut augmenter le risque de complications à long terme de COVID-19. En effet, une étude publiée en juin 2021 dans la revue Diabetes, Obesity and Metabolism [17] révèle que le risque d'hospitalisation après la phase aiguë de la maladie était 30% plus élevé chez les patients obèses.
L’étude montre que les survivants de la COVID-19 qui ont une obésité modérée ou sévère peuvent avoir un plus grand risque de subir des conséquences à long terme de la maladie, par rapport aux patients qui n'ont pas d’obésité.
Cette étude suggère pour la première fois que les patients souffrant d'obésité modérée à sévère courent un plus grand risque de développer des complications à long terme de COVID-19 au-delà de la phase aiguë. Les chercheurs précisent que la nécessité de tests diagnostiques (évaluation de problèmes de santé cardiaque, pulmonaire, vasculaire, rénale, gastro-intestinale et mentale) était significativement plus élevée chez les patients ayant un IMC de 35 ou plus, par rapport aux patients ayant un IMC normal.
Enfin, dans la continuité de cette étude, des recherches futures sont prévues pour approfondir la compréhension des résultats actuels et déterminer le suivi à long terme dont les patients obèses après une infection par le SRAS-CoV-2 (« coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère »).
Sources
- Obésité, https://www.who.int/topics/obesity/fr/
- Normes de croissance de l’enfant, https://www.who.int/childgrowth/standards/weight_for_height/fr/
- Syndrome métabolique : quelle définition pour quel(s) traitement(s) ? http://www.ipubli.inserm.fr/handle/10608/5649
- Obésité, Une maladie des tissus adipeux, https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/obesite
- Régime paléo : bienfaits et dangers. Actualités Nutrition Le Guide Santé. https://www.le-guide-sante.org/actualites/nutrition/regime-paleo-bienfaits-dangers
- Davis CD. The Gut Microbiome and Its Role in Obesity. Nutr Today. 2016;51(4):167-174. doi:10.1097/NT.0000000000000167, https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27795585/
- Nutrition, Physical Activity and Obesity : France, https://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0009/243297/France-WHO-Country-Profile.pdf?ua=1
- Louise Lindberg, Pernilla Danielsson, Martina Persson, Claude Marcus, Emilia Hagman. Association of childhood obesity with risk of early all-cause and cause-specific mortality: A Swedish prospective cohort study. PLOS Medicine, 2020; 17 (3): e1003078 DOI: 10.1371/journal.pmed.1003078, https://journals.plos.org/plosmedicine/article/comments?id=10.1371/journal.pmed.1003078
- Louise Lindberg, Emilia Hagman, Pernilla Danielsson, Claude Marcus, Martina Persson. Anxiety and depression in children and adolescents with obesity: a nationwide study in Sweden. BMC Medicine, 2020; 18 (1) DOI: 10.1186/s12916-020-1498-z, https://bmcmedicine.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12916-020-1498-z
- Jennifer S. Laurent, Richard Watts, Shana Adise, Nicholas Allgaier, Bader Chaarani, Hugh Garavan, Alexandra Potter, Scott Mackey. Associations Among Body Mass Index, Cortical Thickness, and Executive Function in Children. JAMA Pediatrics, 2019; DOI: 10.1001/jamapediatrics.2019.4708, https://jamanetwork.com/journals/jamapediatrics/fullarticle/2756132
- Les lipides et acides gras, https://www.le-guide-sante.org/actualite/611-les-lipides-et-acides-gras.html
- Takahashi, H., Alves, C.R.R., Stanford, K.I. et al. TGF-β2 is an exercise-induced adipokine that regulates glucose and fatty acid metabolism. Nat Metab 1, 291–303 (2019). https://doi.org/10.1038/s42255-018-0030-7
- Les glucides : que faut-il savoir ? https://www.le-guide-sante.org/actualites/nutrition/glucides-macronutriments-nutrition
- Metformine et grossesse : une mauvaise idée en cas de syndrome des ovaires polykystiques ? Actualités Obstétrique Le Guide Santé. https://www.le-guide-sante.org/actualites/obstetrique/metformine-grossesse-syndrome-ovaires
- Clinique de la Sauvegarde - Ramsay Santé. https://www.le-guide-sante.org/le-guide/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/lyon-9e-arrondissement/clinique-de-la-sauvegarde-ramsay-sante
- European Accreditation Council for Bariatric Surgery (EAC-BS). https://www.eac-bs.com/site/
- Association of Obesity with Post-Acute Sequelae of COVID-19 (PASC). Ali Aminian, James Bena, Kevin M. Pantalone, Bartolome Burguera. 01 June 2021 https://doi.org/10.1111/dom.14454 ; https://dom-pubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/dom.14454