Seulement 69 % des patients ont reçu le traitement en moins de 45 minutes
Les résultats montrent que seulement 27 parmi les 39 patients ayant bénéficié du traitement l’ont reçu dans les 45 minutes imparties (soit 69 %, avec un intervalle de confiance à 95 % [IC] : 52-83 %). Par ailleurs, 75 % des patients du groupe traitement ont eu un taux de fibrinogène supérieur à 2 g/l dans les deux heures après l’admission versus 47 % dans le groupe placebo (soit p = 0,10). Concernant la mortalité à 28 jours, les résultats ont objectivé une mortalité de 42,0 % (IC : 25,2-64,0 %) dans le groupe fibrinogène versus 29,2 % (IC : 15,1-51,6 %) dans le groupe placebo.
Un des points positifs est l’absence d’augmentation de la morbidité dans le groupe fibrinogène (nombre de thromboses symptomatiques : 2 dans le groupe fibrinogène versus 3 dans le groupe placebo).
Il est important de noter qu’une limite de cette étude est l’absence d’une parfaite équivalence des deux groupes à l’inclusion avec un groupe fibrinogène constitué de patients un peu plus gravement atteints (avec, notamment, un taux moyen de fibrinogène inférieur de 0,7 g/l à la concentration moyenne des patients sélectionnés dans le groupe placebo).
Cette étude de petit effectif est néanmoins intéressante car elle confirme les difficultés pour des équipes, même entraînées, d’appliquer une procédure rapidement. Cependant, en raison de son petit effectif, de la dissimilitude des groupes et de la faible puissance n’autorisant pas une évaluation précise des critères de jugement secondaires, elle ne permet pas de statuer sur le bénéfice éventuel du fibrinogène. Des travaux futurs utilisant les nouvelles méthodes d’étude du fibrinogène par thromboelastométrie (ROTEM, EXTEM, FIBTEM) pourront probablement, dans un avenir proche, apporter des réponses à ces questions.