La prise en charge du choc hémorragique fait l’objet de recommandations régies par les sociétés savantes d’anesthésie et de réanimation [5] (Société française d’anesthésie-réanimation).
Elle repose sur deux piliers que sont le traitement symptomatique de l’état de choc hémorragique et le traitement de la cause.
En première intention, le traitement symptomatique consiste à compenser la diminution de la masse sanguine en administrant un remplissage vasculaire par des solutés cristalloïdes (chlorure de sodium ou ringer lactate) dans l’attente de la réception des produits sanguins labiles. Les produits sanguins labiles (culots globulaires apportant les globules rouges, plasma frais congelé apportant les facteurs de la coagulation, plaquettes) sont administrés jusqu’à correction de l’hémostase clinique et biologique.
En plus des produits sanguins, dont la gestion dépend de l’établissement français du sang, le fibrinogène (qui intervient tardivement dans la cascade de coagulation) et l’acide tranexamique (anti fibrinolytique) sont recommandés assez largement dans les algorithmes de prise en charge pour contrer les troubles de l’hémostase.
En parallèle de l’administration de ces fluides, il est le plus souvent nécessaire d’avoir recours à un support vasopresseur par catécholamine (noradrénaline en première intention) afin de maintenir un objectif tensionnel entre 80 et 90mmHg de pression artérielle systolique.
De plus, les médecins anesthésistes-réanimateurs et urgentistes qui sont au centre de la prise en charge de ces patients portent une attention toute particulière à la lutte contre l’hypothermie, l’hypocalcémie et l’acidose.
Le traitement de la cause du choc hémorragique n’est pas l’apanage des seuls chirurgiens. Bien que ces derniers soient indispensables dans de nombreuses situations comme les fractures des os longs, l’exploration d’un hémopéritoine ou d’un hémothorax, les procédures endoscopiques pour le traitement des hémorragies digestives et la radiologie interventionnelle sont désormais recommandées en première intention dans de nombreuses situations. La radiologie interventionnelle permet notamment des embolisations sélectives des artères de manière moins invasive, moins morbide qu’une chirurgie en urgence.
Le choc hémorragique est grevé d’une mortalité qui avoisine les 50% après 24 heures de prise en charge. Les trois principales causes de choc hémorragique sont l’hémorragie digestive, les patients traumatisés et les saignements gynéco-obstétriques.
La mortalité est immédiate par spoliation sanguine importante ou après quelques heures secondaires à des troubles de l’hémostase majeurs. Sa prise en charge nécessite en première intention une médecine d’urgence qualifiée qui apporte les soins de premiers secours (remplissage vasculaire, transfusion) et l’orientation vers le centre de référence.
Le traitement étiologique du choc hémorragique peut être au bloc opératoire, en salle de radiologie interventionnelle ou d’endoscopie avec comme objectif d’endiguer le saignement, la consommation des facteurs de la coagulation et de restaurer une hémostase compatible avec la vie.