Cancer et étude CAPRI de l’Institut Gustave Roussy : l’intérêt du télé-suivi des traitements oraux est démontré

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Télé-suivi des traitements oraux du cancer
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Les résultats positifs d’une étude phase III sur un dispositif de télé-suivi (CAPRI) auprès de patients traités à domicile, par anti-cancéreux oraux, viennent d’être dévoilés à l’ASCO, le plus grand congrès mondial d'onco-hématologie.

Crise mondiale du COVID-19 oblige, l’édition 2020 de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) est diffusée en ligne, pour la première fois de son histoire.

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Sélectionné dans les « Highlights of the day », le dispositif CAPRI représente l’un des moments forts du congrès.

« Les résultats de l’étude pourraient changer les pratiques dans la prise en charge des patients atteints de cancer et qui reçoivent un traitement oral » selon le Dr Olivier Mir, oncologue à l’Institut Gustave Roussy (IGR) et investigateur principal de l’étude.

Environ un tiers des patients atteints de cancer sont traités à domicile par thérapie orale et en dix ans, plus de 50 nouvelles autorisations de mises sur le marché ont été accordées pour des traitements par voie orale.

L’intérêt pour les patients : éviter de se rendre à l’hôpital pour suivre leur traitement, un avantage indéniable en cette période de pandémie du Covid-19.

Mais revers de la médaille : entre 35 et 40 % des patients souffrent d’effets indésirables graves, avec à la clé une hospitalisation non programmée.

Or obtenir un rendez-vous en urgence à l’hôpital n’est pas toujours possible, si ces effets surviennent dès la première semaine, tandis que les médecins généralistes voire aux pharmaciens ne sont pas toujours armés pour aider ces patients dont les traitements nouveaux sont encore peu connus.

Un suivi rapproché pendant 6 mois

Jusqu’à présent, il n’existait pas de standard ou de recommandations précises portant aussi bien sur le suivi des patients, confrontés aux toxicités et effets secondaires de leur traitement loin de l’hôpital, que sur l’aide qui pourrait leur être apportée.

« C’est pourquoi une étude a été mise en œuvre à l’IGR pour inclure des adultes, atteints de tumeurs solides à un stade avancé ou métastatique et recevant des traitements oraux déjà lancés sur le marché. Les patients ont été tirés au sort, la moitié recevant leur traitement avec le suivi habituel, l’autre moitié toujours traités, mais avec le suivi CAPRI (Cancer parcours région île de France) pendant 6 mois » explique le Dr Mir.

En pratique, des infirmières de coordination programment des contacts à l’avance avec les patients, d’abord une fois par semaine, puis plus espacés.

Elles sont joignables du lundi au vendredi aux heures ouvrables, via un numéro de téléphone dédié. Le dispositif est complété par un accès à un site Web et une application mobile. Les infirmières disposent d’arbres décisionnels pour conseiller les patients en fonction des symptômes décrits.

Si besoin, elles peuvent contacter l’oncologue référent. Une interface est disponible pour les autres professionnels de santé se connectant sur la plateforme.

Une étude incluant plus de 600 patients

CAPRI a inclus 609 patients en vie réelle entre 2016 et 2019 pour tous les types de tumeurs solides, y compris les tumeurs rares. 41 % des patients étaient âgés de plus de 65 ans et un patient sur 6 avait plus de 75 ans.

Le critère de jugement principal de cette étude de phase III était la dose d’intensité relative (dose effectivement prise). C’est la première fois qu’est publiée la démonstration scientifique internationale de l’intérêt d’un dispositif de télé-suivi, alliant technologie numérique et nouvelle organisation humaine.

La dose d’intensité relative a effectivement été améliorée avec l’obtention d’un taux de 94 % de la dose reçue contre 85 % habituellement. CAPRI a, en outre, diminué les effets indésirables sévères, avec une baisse du nombre d’hospitalisations et de passages aux urgences.

Par ailleurs, ce suivi améliore l’expérience patients et augmente le recours aux soins de support pour une meilleure qualité de vie. Un module spécifique a d’ailleurs été développé en mars pour les patients malades du Covid-19 [1].

Désormais, une étude CAPRI 2 est attendue en vue d’apporter de nouvelles données, portant sur des types tumoraux particuliers et d’autres traitements comme l’hormonothérapie.

Ainsi, ces résultats positifs de cette première étude phase III sur un dispositif de télé-suivi (CAPRI) auprès de patients traités à domicile, par anti-cancéreux oraux ont démontré une amélioration de la dose d’intensité relative, une diminution des effets indésirables et de jours d’hospitalisation. Une lueur d'espoir pour les patients.

Sources

  1. "CAPRI-COVID, une solution de télésuivi des patients atteints de cancer issue de recherches menées à Gustave Roussy". Villejuif, le 15 avril 2020. Cancer et COVID-19. https://www.gustaveroussy.fr/fr/capri-covid-solution-de-telesuivi-patients-atteints-de-cancer
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