La gemcitabine a toujours été bien tolérée. Elle s’administrait en monothérapie de 1997 à 2011.Depuis, des progrès ont été accomplis tous les ans pour traiter le cancer du pancréas, très difficile à traiter, avec notamment l’arrivée de la thérapie ciblée masitinib pour certains patients. Nous, oncologues, continuons donc d’intensifier les chimiothérapies, pour faire progresser la médiane de survie des patients.
S’agissant des personnes atteintes d’un cancer métastatique, ces avancées ont permis de passer de 6 à 12 mois de survie, en substituant la tri-chimiothérapie à la gemcitabine. Ce cancer est naturellement très agressif : la survie sans traitement est réduite à seulement 4 mois.
Cependant, la gemcitabine est toujours administrée seule à certains patients (20 à 30 % des personnes atteintes d’un cancer du pancréas), lesquels ne peuvent pas recevoir de triples chimiothérapies : les sujets âgés et les personnes qui ont reçu de la chimiothérapie pour un autre cancer.
Les nouvelles chimiothérapies de première ligne pourront désormais être administrées en deuxième ligne. Nous pouvons faire bénéficier aux patients de nouvelles séquences thérapeutiques possibles. A l’hôpital Georges Pompidou, dans mon service, plus de 10 malades atteints d’un cancer métastatiques ont connu plus de 2 ans de survie (dont un, plus de 10 ans de survie), ce qui était extrêmement rare il y a quelques années.
Entre les patients que opérables et ceux dont les cancers sont métastatiques, se trouve un groupe atteint de tumeurs localement avancées, pas encore métastasées, que la chirurgie ne peut pas retirer essentiellement en raison de leur lien avec les vaisseaux du pancréas qui nourrissent tout notre tube digestif (colon, intestin grêle…) et ne peuvent pas être coupés.