Les facteurs habituels qui ressortent des analyses de l’administration, de l'assurance maladie et de la plupart des organismes chargés des études et des statistiques pour expliquer la diminution de l’accessibilité aux soins d’une manière générale sont la démographie médicale déclinante et le vieillissement de la population.
Selon notre enquête, il s’agit avant tout d’une baisse du temps médical disponible.
Le terme de temps médical disponible a été utilisé par le Sénat lors d’un rapport d’information sur l’équilibre concernant la santé en fonction des territoires [3].
Pour mémoire, il s’agit du temps exclusivement consacré par le praticien à l’activité de soin en opposition aux autres tâches (administratives, formation continue, réception de visiteurs médicaux, lecture d’articles…).
Plusieurs facteurs sont évoqués pour expliquer la diminution du temps médical disponible :
- la diminution du temps de travail global des médecins actuellement en exercice par rapport à leurs prédécesseurs et l’augmentation du temps non-médical,
- les départs en retraite qui ne sont plus remplacés,
- l'aspiration à un meilleur équilibre de vie qui n’est pas l’apanage des femmes (forte féminisation de la spécialité avec 71% de femmes) mais est plus une question de génération, que de sexe [4]. C’est une conséquence de la génération Y qui ne veut plus sacrifier sa vie personnelle pour sa profession. Les jeunes médecins ne veulent peut-être plus exercer leur métier comme leurs aînés [5].