L'impact de l'obésité sur la qualité de vie : une perspective globale

L'obésité est définie par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé, généralement caractérisée par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30 kg/m². Ce phénomène constitue aujourd'hui l'un des défis de santé publique les plus préoccupants à l'échelle mondiale. Depuis 1975, le nombre de cas d'obésité a presque triplé dans le monde, avec plus de 650 millions d'adultes obèses en 2016, soit environ 13% de la population adulte mondiale [1]. Cette pandémie silencieuse ne se limite pas aux pays à revenus élevés, mais touche désormais l'ensemble des nations, y compris celles à revenus faibles et intermédiaires, où la progression est particulièrement rapide.

L'impact de l'obésité sur la qualité de vie : une perspective globale

Les conséquences de l'obésité sur la santé physique sont largement documentées dans la littérature scientifique. Elle constitue un facteur de risque majeur pour de nombreuses maladies chroniques, notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, certains cancers et les troubles musculo-squelettiques. Cependant, l'impact de l'obésité va bien au-delà des complications médicales directes. Elle affecte profondément la qualité de vie des individus qui en souffrent, et ce, dans toutes ses dimensions. La qualité de vie, définie par l'OMS comme "la perception qu'a un individu de sa place dans l'existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes", représente un indicateur essentiel pour évaluer l'impact global de cette condition.

L'étude de la relation entre obésité et qualité de vie revêt une importance capitale pour plusieurs raisons. D'abord, elle permet de mieux comprendre les besoins spécifiques des personnes obèses et d'adapter les interventions en conséquence. Ensuite, elle favorise une approche holistique de la prise en charge, intégrant non seulement les aspects physiologiques mais aussi psychologiques et sociaux. Enfin, elle contribue à orienter les politiques publiques vers des stratégies plus efficaces pour réduire le fardeau de l'obésité à l'échelle mondiale.

Dans cet article, nous adoptons une perspective globale pour examiner l'impact multidimensionnel de l'obésité sur la qualité de vie. Nous explorerons successivement les aspects physiologiques, psychologiques et sociaux affectés par cette condition. Nous analyserons également les variations culturelles et géographiques de cet impact, ainsi que les différentes interventions visant à améliorer la qualité de vie des personnes obèses. Cette approche intégrative permettra de mettre en lumière la complexité des interactions entre l'obésité et la qualité de vie, et d'identifier les leviers d'action les plus prometteurs pour améliorer le bien-être des millions de personnes concernées à travers le monde [2].

Aspects physiologiques de l'obésité affectant la qualité de vie

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L'impact physiologique de l'obésité sur la qualité de vie constitue sans doute la dimension la plus étudiée et documentée dans la littérature scientifique. Au premier rang des préoccupations figurent les nombreuses comorbidités associées à cette condition. Les personnes obèses présentent un risque significativement accru de développer des maladies cardiovasculaires, incluant l'hypertension artérielle, les cardiopathies ischémiques et les accidents vasculaires cérébraux. Le diabète de type 2 est également fortement corrélé à l'obésité, avec un risque multiplié par sept chez les personnes ayant un IMC supérieur à 35 par rapport à celles de poids normal [1]. Ces pathologies chroniques nécessitent souvent des traitements au long cours et un suivi médical régulier, imposant des contraintes quotidiennes qui altèrent considérablement la qualité de vie.


Au-delà des pathologies spécifiques, l'obésité engendre des limitations fonctionnelles qui impactent directement les activités quotidiennes. La mobilité réduite constitue l'une des conséquences les plus handicapantes. L'excès de poids impose une charge supplémentaire aux articulations, particulièrement aux genoux et aux hanches, limitant les déplacements et rendant difficiles certaines actions comme monter des escaliers, se relever d'une chaise ou même marcher sur de longues distances. Ces restrictions de mobilité peuvent compromettre l'autonomie des personnes obèses et accroître leur dépendance vis-à-vis d'autrui, avec des répercussions évidentes sur leur qualité de vie.


Les douleurs chroniques représentent un autre aspect physiologique majeur affectant le quotidien des personnes obèses. Les troubles musculo-squelettiques, notamment l'arthrose, sont exacerbés par la surcharge pondérale et peuvent générer des douleurs persistantes. Par ailleurs, la prévalence du syndrome d'apnée du sommeil est significativement plus élevée chez les personnes obèses, entraînant une qualité de sommeil médiocre, une fatigue chronique et une somnolence diurne. Cette fatigue persistante limite les capacités physiques et cognitives, réduisant la productivité et le bien-être général.


Sur le plan respiratoire, l'obésité peut entraîner une dyspnée d'effort, rendant les activités physiques plus difficiles et moins agréables. La capacité pulmonaire réduite et l'effort supplémentaire requis pour déplacer un corps plus lourd augmentent la sensation d'essoufflement, créant un cercle vicieux de sédentarité qui aggrave encore la condition. De même, les troubles digestifs comme le reflux gastro-œsophagien sont plus fréquents chez les personnes obèses, générant inconfort et douleurs récurrentes [3].


L'impact de l'obésité sur l'espérance de vie constitue peut-être l'indicateur le plus révélateur de ses conséquences physiologiques. Selon des études épidémiologiques récentes, l'obésité sévère peut réduire l'espérance de vie de 5 à 10 ans. Plus significatif encore pour la qualité de vie, le nombre d'années vécues en bonne santé diminue considérablement. Les personnes obèses passent ainsi une proportion plus importante de leur vie à gérer des problèmes de santé chroniques, avec des limitations fonctionnelles qui s'aggravent généralement avec l'âge.

 

La dimension physiologique de l'obésité affecte donc profondément la qualité de vie, tant par les pathologies associées que par les limitations fonctionnelles qu'elle impose. Ces conséquences ne se limitent pas à des indicateurs cliniques objectifs, mais se traduisent par des expériences subjectives de douleur, de fatigue et de limitation qui altèrent le vécu quotidien des personnes concernées.

Dimensions psychologiques et impact sur la santé mentale

La relation entre obésité et santé mentale constitue un axe fondamental dans l'analyse de l'impact de cette condition sur la qualité de vie. Bien que moins visible que les complications physiologiques, la dimension psychologique révèle des souffrances parfois plus intenses et invalidantes pour les personnes concernées. La stigmatisation liée au poids représente sans doute le facteur le plus délétère dans ce domaine. Dans de nombreuses sociétés contemporaines, les personnes obèses sont confrontées à des préjugés tenaces qui les dépeignent comme paresseuses, manquant de volonté ou moins compétentes. Cette stigmatisation se manifeste dans les interactions quotidiennes par des regards désapprobateurs, des commentaires déplacés ou des discriminations explicites dans divers contextes sociaux [2].


L'internalisation de ces stéréotypes négatifs peut conduire à l'auto-stigmatisation, où l'individu finit par accepter et intégrer ces jugements dépréciatifs à sa propre identité. Ce phénomène contribue significativement au développement de troubles psychologiques, notamment l'anxiété et la dépression. Les études épidémiologiques révèlent une prévalence nettement plus élevée de ces troubles chez les personnes obèses par rapport à la population générale, avec un risque de dépression multiplié par 1,5 à 2 selon la sévérité de l'obésité. Cette relation apparaît bidirectionnelle : si l'obésité favorise l'apparition de troubles dépressifs, ces derniers peuvent également conduire à des comportements alimentaires dysfonctionnels et à une prise de poids, créant un cercle vicieux particulièrement difficile à rompre.


L'image corporelle constitue un autre aspect psychologique crucial affecté par l'obésité. Dans un contexte culturel valorisant la minceur comme idéal esthétique, les personnes obèses développent fréquemment une insatisfaction corporelle profonde. Cette perception négative de leur corps s'accompagne souvent d'une diminution de l'estime de soi et d'un sentiment d'inadéquation sociale. L'évitement des situations d'exposition du corps (plage, piscine, relations intimes) peut conduire à un rétrécissement progressif du champ des activités sociales et récréatives, appauvrissant considérablement la qualité de vie.


Les troubles du comportement alimentaire sont également surreprésentés chez les personnes obèses. L'hyperphagie boulimique, caractérisée par des épisodes récurrents de consommation excessive de nourriture accompagnés d'un sentiment de perte de contrôle, affecte environ 30% des personnes consultant pour une obésité. Ces troubles alimentaires exacerbent la détresse psychologique et compliquent la gestion du poids, tout en générant culpabilité et honte après chaque épisode [4].


Face à ces difficultés psychologiques, les personnes obèses développent diverses stratégies d'adaptation. Certaines adoptent des mécanismes de défense comme le déni ou la rationalisation pour se protéger émotionnellement. D'autres s'engagent dans des cycles répétés de régimes restrictifs, souvent voués à l'échec et générant frustration et sentiment d'impuissance. Les échecs répétés de perte de poids peuvent induire un phénomène de "résignation acquise", où l'individu renonce à modifier sa situation, persuadé de son incapacité à y parvenir.


Il convient toutefois de souligner l'importante variabilité interindividuelle dans l'adaptation psychologique à l'obésité. Certaines personnes parviennent à développer une résilience remarquable, notamment à travers l'engagement dans des mouvements d'acceptation corporelle qui contestent les normes esthétiques dominantes et promeuvent une vision plus inclusive de la diversité corporelle. Cette approche, sans nier les risques sanitaires de l'obésité, permet de dissocier valeur personnelle et apparence physique, contribuant ainsi à préserver l'estime de soi et la santé mentale malgré le stigmate social.


La dimension psychologique de l'obésité illustre parfaitement l'intrication des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux dans cette condition. Les interventions visant à améliorer la qualité de vie doivent impérativement intégrer cette composante pour espérer des résultats durables.

Conséquences sociales et professionnelles

L'impact de l'obésité s'étend bien au-delà des sphères physiologique et psychologique pour affecter profondément les interactions sociales et la vie professionnelle des personnes concernées. Dans le domaine relationnel, les conséquences se manifestent à plusieurs niveaux. Au sein du cercle familial, les tensions peuvent émerger de préoccupations légitimes concernant la santé de la personne obèse, mais aussi de jugements moralisateurs sur ses habitudes alimentaires ou son mode de vie. Les relations conjugales sont particulièrement vulnérables, avec des études rapportant une satisfaction sexuelle et relationnelle réduite, ainsi qu'un taux de célibat plus élevé chez les personnes obèses, spécialement chez les femmes dans les sociétés occidentales où l'injonction à la minceur est particulièrement prégnante.


Les relations amicales peuvent également se trouver altérées, notamment par l'évitement de certaines activités sociales par la personne obèse, qu'il s'agisse de repas au restaurant (par crainte du jugement sur son alimentation) ou d'activités physiques collectives (par appréhension de ne pouvoir suivre le rythme ou d'exposer son corps). Cette limitation progressive du cercle social contribue à l'isolement et à la diminution des opportunités d'interactions positives, essentielles au bien-être psychologique [3].


Sur le plan professionnel, la discrimination liée au poids constitue une réalité documentée par de nombreuses études. Les personnes obèses font face à des obstacles significatifs à l'embauche, à rémunération égale et aux promotions professionnelles. Des expérimentations contrôlées ont démontré qu'à compétences et qualifications identiques, les candidats obèses ont moins de chances d'être sélectionnés pour un entretien d'embauche. Cette discrimination est particulièrement marquée dans les métiers impliquant une interaction avec le public ou une certaine représentation de l'entreprise. Les préjugés tenaces associant obésité à moindre productivité, absentéisme accru ou manque de discipline personnelle persistent dans de nombreux environnements professionnels, malgré l'absence de preuves scientifiques solides étayant ces associations.


Les conséquences économiques de cette discrimination sont considérables, avec un impact démontré sur le niveau de revenu, particulièrement chez les femmes obèses. Une étude longitudinale américaine a révélé qu'une augmentation de deux points d'IMC était associée à une réduction de salaire annuel d'environ 1 200 dollars pour les femmes, indépendamment d'autres facteurs sociodémographiques. Cette pénalité économique contribue à renforcer les inégalités sociales liées à l'obésité et peut compromettre l'accès aux soins, créant un cercle vicieux où précarité socioéconomique et problèmes de santé se renforcent mutuellement [5].


L'environnement physique constitue un autre domaine où les personnes obèses rencontrent des obstacles significatifs. Les espaces publics, transports en commun, lieux de loisirs ou établissements médicaux sont rarement conçus pour accommoder les personnes de forte corpulence. Des sièges trop étroits dans les avions ou cinémas, des tourniquets inadaptés, des équipements médicaux insuffisamment dimensionnés (comme les brassards tensiomètres ou les tables d'examen) sont autant de barrières quotidiennes qui restreignent l'accès à certains services et peuvent générer des situations humiliantes. Ces limitations environnementales, souvent invisibles aux personnes de poids normal, constituent des micro-agressions répétées qui renforcent le sentiment d'exclusion sociale.


La participation citoyenne et communautaire peut également se trouver restreinte par l'obésité. L'évitement des espaces publics par crainte du jugement ou des difficultés pratiques limite l'engagement dans la vie collective. Cette restriction de la participation sociale représente une atteinte aux droits fondamentaux des personnes obèses et constitue une perte pour la société dans son ensemble, privée de la contribution pleine et entière de ces individus.


Ces conséquences sociales et professionnelles illustrent comment l'obésité, au-delà de sa dimension médicale, devient un véritable désavantage social dans des sociétés qui valorisent certains types corporels et en stigmatisent d'autres. Cette dimension sociale de l'obésité souligne l'importance d'une approche sociétale et politique, complétant les interventions individuelles, pour améliorer véritablement la qualité de vie des personnes concernées.

Variations culturelles et géographiques de l'impact de l'obésité

L'impact de l'obésité sur la qualité de vie présente d'importantes variations selon les contextes culturels et géographiques, reflétant la diversité des perceptions, valeurs et organisations sociales à travers le monde. La perception culturelle du poids corporel constitue sans doute le facteur le plus déterminant dans ces variations. Dans certaines sociétés traditionnelles d'Afrique subsaharienne, du Pacifique ou du Moyen-Orient, l'embonpoint a longtemps été valorisé comme signe de prospérité, de fertilité ou de bonne santé. À l'inverse, dans les sociétés occidentales contemporaines et de plus en plus dans les zones urbaines des pays émergents, la minceur est associée à la discipline personnelle, à la réussite sociale et à l'attractivité. Ces représentations culturelles influencent profondément l'expérience subjective des personnes obèses et modulent l'intensité de la stigmatisation sociale qu'elles subissent [4].


Toutefois, sous l'effet de la mondialisation culturelle et de l'occidentalisation des modes de vie, on observe une convergence progressive vers une valorisation de la minceur, même dans des sociétés qui traditionnellement appréciaient les corpulences plus généreuses. Ce phénomène crée des situations paradoxales où coexistent des facteurs environnementaux favorisant l'obésité (urbanisation, alimentation industrielle, sédentarité) et des normes esthétiques la stigmatisant, générant d'importantes tensions psychosociales pour les populations concernées.


La prévalence de l'obésité présente également d'importantes disparités géographiques, avec des implications variables sur les systèmes de santé et les politiques publiques. Dans les îles du Pacifique comme Nauru, les Tonga ou les Samoa, où plus de 50% de la population adulte est obèse, cette condition est devenue si commune qu'elle peut sembler normative, potentiellement réduisant la stigmatisation sociale mais aggravant considérablement le fardeau sanitaire collectif. À l'inverse, dans des pays comme le Japon ou la Corée du Sud, où la prévalence de l'obésité reste inférieure à 5%, les personnes obèses peuvent souffrir d'une marginalisation plus marquée tout en bénéficiant d'un système de santé moins saturé par les complications de cette condition.


Les facteurs socioéconomiques modulent également l'impact de l'obésité selon les régions du monde. Dans les pays à hauts revenus, l'obésité affecte davantage les populations défavorisées, reflétant les inégalités d'accès à une alimentation de qualité et aux infrastructures sportives, ainsi que les différences de capital culturel et informationnel en matière de santé. Dans ces contextes, l'obésité aggrave souvent des situations de précarité préexistantes, créant un cercle vicieux d'exclusion sociale. En revanche, dans de nombreux pays à revenus faibles ou intermédiaires, l'obésité touche d'abord les classes moyennes et aisées, particulièrement en zones urbaines, où elle coexiste paradoxalement avec la malnutrition qui affecte les plus pauvres [1].


L'accès aux soins et aux interventions spécifiques varie considérablement selon les régions, influençant directement les possibilités d'amélioration de la qualité de vie. Dans les pays disposant de systèmes de santé développés et de couvertures sociales étendues, les personnes obèses peuvent bénéficier de prises en charge multidisciplinaires incluant suivi médical, chirurgie bariatrique, accompagnement nutritionnel et psychologique. À l'inverse, dans les régions aux ressources sanitaires limitées, l'accent est souvent mis sur les pathologies infectieuses ou la malnutrition, laissant les personnes obèses sans solutions adaptées à leur condition.


Les politiques publiques en matière d'obésité présentent également d'importantes variations géographiques, reflétant des conceptions différentes de la responsabilité individuelle et collective. Certains pays nordiques privilégient des approches environnementales visant à faciliter les choix alimentaires sains et l'activité physique pour l'ensemble de la population. D'autres nations, notamment anglo-saxonnes, mettent davantage l'accent sur la responsabilité individuelle et les interventions ciblées sur les comportements personnels. Ces orientations politiques influencent considérablement les ressources disponibles pour améliorer la qualité de vie des personnes obèses et le degré de stigmatisation qu'elles subissent.


La mondialisation des habitudes alimentaires, avec l'expansion des chaînes de restauration rapide et des aliments ultra-transformés, tend à homogénéiser certains facteurs de risque d'obésité à l'échelle planétaire. Cependant, la persistance de spécificités culturelles, économiques et politiques maintient d'importantes variations dans l'expérience vécue de l'obésité et son impact sur la qualité de vie selon les régions du monde. Cette diversité souligne la nécessité d'adapter les stratégies d'intervention aux contextes locaux tout en favorisant les échanges d'expériences réussies entre différentes régions [5].

Interventions et stratégies d'amélioration de la qualité de vie

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Face à l'impact multidimensionnel de l'obésité sur la qualité de vie, diverses interventions ont été développées, ciblant différents aspects de cette condition complexe. Les approches médicales représentent souvent la première ligne d'intervention, particulièrement pour l'obésité sévère. La chirurgie bariatrique, notamment la sleeve gastrectomie et le bypass gastrique, a démontré son efficacité non seulement pour induire une perte de poids significative et durable, mais aussi pour améliorer substantiellement la qualité de vie. Des études longitudinales révèlent que plus de 70% des patients opérés rapportent une amélioration majeure de leur bien-être physique, psychologique et social deux ans après l'intervention. La résolution ou l'amélioration significative de comorbidités comme le diabète de type 2, l'hypertension artérielle ou l'apnée du sommeil contribue largement à ces bénéfices [3].


Les traitements pharmacologiques ont également connu des avancées notables ces dernières années, avec le développement de molécules ciblant spécifiquement les mécanismes de régulation de l'appétit. Ces médicaments, comme les analogues du GLP-1, permettent des pertes de poids plus modestes que la chirurgie mais significatives (de l'ordre de 5 à 15% du poids initial), avec des améliorations correspondantes de la qualité de vie. Leur accessibilité croissante offre une alternative pour les patients ne souhaitant pas ou ne pouvant pas recourir à la chirurgie.


Les programmes de perte de poids basés sur des modifications du mode de vie constituent l'approche la plus répandue. Ces interventions combinent généralement conseils nutritionnels, encouragement à l'activité physique et techniques comportementales pour modifier durablement les habitudes. Leur efficacité sur la qualité de vie dépend moins de l'ampleur de la perte de poids obtenue que de la durabilité des changements et de l'amélioration de la condition physique. Les programmes les plus efficaces adoptent une philosophie de "santé à tout poids" (Health At Every Size), qui déplace l'objectif de la simple perte pondérale vers l'amélioration des comportements de santé et du bien-être global, indépendamment des variations de poids.


L'activité physique adaptée mérite une attention particulière pour son impact majeur sur la qualité de vie des personnes obèses, même en l'absence de perte de poids significative. Des programmes structurés, tenant compte des limitations fonctionnelles et des préférences individuelles, améliorent la condition cardio-respiratoire, la mobilité et réduisent les douleurs articulaires. Au-delà de ces bénéfices physiologiques, l'activité physique régulière améliore l'humeur, réduit l'anxiété et la dépression, et favorise une reconnexion positive avec son corps [4].


Les interventions psychosociales constituent un complément essentiel aux approches médicales et comportementales. Les thérapies cognitivo-comportementales aident à identifier et modifier les pensées dysfonctionnelles concernant l'alimentation, le poids et l'image corporelle. Les groupes de soutien par les pairs offrent un espace d'échange d'expériences et de stratégies d'adaptation, réduisant le sentiment d'isolement. Ces approches contribuent significativement à l'amélioration de l'estime de soi et des compétences d'autorégulation émotionnelle, composantes essentielles de la qualité de vie.


Au niveau communautaire, diverses initiatives visent à réduire la stigmatisation et à créer des environnements plus inclusifs. La formation des professionnels de santé à une approche respectueuse et non jugeante des patients obèses, l'adaptation des équipements et infrastructures publiques, ou encore les campagnes de sensibilisation contre la discrimination liée au poids contribuent à réduire les barrières sociales auxquelles sont confrontées les personnes obèses.


Les politiques de santé publique jouent un rôle déterminant dans la prévention de l'obésité et l'amélioration de la qualité de vie des personnes concernées. Les mesures fiscales (taxation des boissons sucrées, subventions pour les aliments sains), l'encadrement du marketing alimentaire, l'amélioration de l'offre alimentaire en restauration collective ou l'aménagement urbain favorisant l'activité physique constituent autant de leviers pour créer un environnement "obésogène". Ces approches populationnelles, si elles ne ciblent pas directement les personnes déjà obèses, contribuent néanmoins à normaliser des comportements de santé bénéfiques pour tous et à réduire la stigmatisation.


L'efficacité maximale est obtenue par des interventions multidimensionnelles, combinant approches médicales, comportementales, psychosociales et environnementales, adaptées aux besoins spécifiques de chaque individu et au contexte culturel. Ces stratégies intégrées reconnaissent la complexité de l'obésité et la nécessité d'agir simultanément sur ses multiples déterminants pour améliorer durablement la qualité de vie des personnes concernées [5].

Conclusion

L'analyse multidimensionnelle de l'impact de l'obésité sur la qualité de vie révèle une réalité complexe et profondément ancrée dans des déterminants biologiques, psychologiques, sociaux et culturels. Cette condition, loin de se réduire à un simple déséquilibre énergétique ou à une mesure d'IMC, affecte l'ensemble des dimensions de l'existence humaine. Sur le plan physiologique, les comorbidités associées et les limitations fonctionnelles réduisent l'autonomie et le bien-être physique. La dimension psychologique révèle les souffrances liées à la stigmatisation, à l'altération de l'image corporelle et aux troubles émotionnels fréquemment associés. Les conséquences sociales et professionnelles témoignent de discriminations persistantes qui compromettent l'intégration et l'épanouissement des personnes obèses dans de nombreuses sociétés.


Les variations culturelles et géographiques de cet impact soulignent l'importance des représentations collectives et des politiques publiques dans l'expérience vécue de l'obésité. Si la mondialisation tend à uniformiser certains déterminants de cette condition, elle maintient et parfois exacerbe les inégalités dans les ressources disponibles pour y faire face, tant au niveau individuel que collectif.


L'amélioration de la qualité de vie des personnes obèses nécessite une approche holistique, intégrant interventions médicales, comportementales, psychosociales et environnementales. Cette approche doit s'affranchir d'une vision réductrice centrée uniquement sur la perte de poids pour considérer l'ensemble des facteurs contribuant au bien-être. Elle implique également une lutte active contre la stigmatisation et la discrimination, barrières majeures à l'intégration sociale et à l'accès aux soins.


Les perspectives futures de recherche et d'intervention devraient s'orienter vers une personnalisation accrue des approches, tenant compte des spécificités biologiques, psychologiques et culturelles de chaque individu. L'essor de la médecine de précision et des technologies numériques offre des opportunités prometteuses pour adapter finement les interventions aux besoins particuliers des personnes obèses, maximisant ainsi les bénéfices sur leur qualité de vie.


Face à l'ampleur croissante de cette pandémie mondiale d'obésité, une mobilisation concertée des acteurs de santé, des décideurs politiques, des médias et de la société civile s'avère indispensable. Seule une approche globale, dépassant le cadre strictement médical pour embrasser les dimensions psychosociales et environnementales, permettra de réduire significativement le fardeau que représente l'obésité pour la qualité de vie des millions de personnes concernées à travers le monde.

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