Les alcools dépriment initialement les organes sensoriels et ils produisent secondairement une défaillance d'organe.
Le méthanol est associé à une diminution de la vision (entraînant occasionnellement une cécité), à une dysfonction pulmonaire, à des douleurs abdominales et à un déficit neurologique pouvant aller jusqu’au coma. Les symptômes évoluent généralement de 6 à 24 heures après l’ingestion, mais ils peuvent être retardés jusqu’à 72 à 96 heures si l'éthanol est co-ingéré, en raison de leur compétition enzymatique avec l’alcool déshydrogénase. Les séquelles neurologiques peuvent perdurer des jours ou des semaines après l'exposition.
L'empoisonnement à l'éthylène glycol entraîne la formation de cristaux d'oxalate, qui se déposent dans le système nerveux central, les poumons, le cœur et les reins, pouvant conduire à une défaillance multi viscérale.
La dysfonction neurologique se développe dans les douze premières heures, suivie par une dysfonction cardiaque et pulmonaire, 12 à 24 heures plus tard, et par une insuffisance rénale aiguë 48 à 72 heures après l'exposition. La co-ingestion de l'éthanol peut également retarder l'apparition des anomalies cliniques.
Le laboratoire peut doser directement, par technique de chromatographie, le méthanol et l’éthylène glycol, mais seulement dans des centres de référence. Il faudra donc surveiller les signes biologiques indirects pour diagnostiquer l’intoxication.
L’accumulation d’alcool et de ses métabolites entraîne une augmentation de l’osmolalité plasmatique et du trou osmolaire, témoignant de la présence d’anions inhérents aux produits de dégradation. Les autres anomalies à rechercher sont une élévation du lactate ainsi qu’une hypocalcémie par précipitation avec l’oxalate.