C’est à l’aide de protocoles fondés sur la recherche scientifique, l’expérience des médecins et un corpus empirique que le diagnostic et le traitement des maladies liées à l’environnement peuvent être fait.
En effet, en plus de soigner les malades, la médecine environnementale est un rassemblement de connaissances visant à prévenir efficacement les problèmes écologiques du domaine de la santé publique.
Ainsi, non seulement les médecins et les scientifiques, mais aussi les politiciens prennent conscience de l'importance de cette discipline. Mais la médecine environnementale est bien plus qu’une simple étude et prise en charge des agressions d’un environnement pollué, qu’elle inclut bien sûr !
Elle se définit plus largement comme la médecine des relations de l’individu à son environnement général, social, de façon préventive et curative.
En pratique, elle apporte des réponses individuelles aux impacts globaux (systémiques) des modes de vie sur la santé, à court et long terme, dans les domaines :
- de l’alimentation, depuis la la nutrition et la toxicologie alimentaires jusqu’au comportement et à la psychosociologie de l’acte alimentaire ;
- de l’activité physique ou de la sédentarité ;
- du sommeil, de son rythme et ses troubles ;
- de l’habitat sous les aspects du confort thermique, de la qualité de l’air intérieur, du confort acoustique, etc. ;
- de la pollution de l’eau, de l’air, des rayonnements, du bruit, etc. ;
- de la psychologie et des relations sociales.
La médecine environnementale intègre également des données sur :
- les interactions entre cerveau et comportements, domaines des neurosciences cognitives et sociales ;
- l’interface biologique entre gênes et environnement, source d’adaptation (épigenèse) ou de maladies (auto-immunes, cancers…) ;
- les interactions entre certains polluants et les régulations internes, comme les perturbateurs endocriniens, de l’humeur, etc. ;
- la santé au travail ;
- l’épidémiologie ;
- l’écologie ;
- l’éthologie ;
- l’économie de la santé.
Elle prend en considération nos risques « subis » : la prévention des risques liés à l’environnement général (pollutions de l’air, de l’eau, des aliments, des produits industriels), mais aussi à l’organisation de la société (vie urbaine, risques professionnels, évolution des interactions et modèles sociaux, conflits et pauvreté…)
La médecine environnementale enrichit de nombreuses disciplines connexes qui contribuent, comme elle, à gérer les changements de comportements, mais à un niveau plus collectif :
- Santé publique : mieux prendre en charge la prévention et la gestion des maladies physiques et mentales, des conduites à risques au volant, dans les jeux d’argent, les activités dangereuses ou violentes, les addictions à des substances… de par leurs lourdes conséquences humaines, économiques et sociétales, etc.
- Management durable : faciliter le développement conjoint de la qualité de vie au travail et de la performance sociale ou économique, prévenir les risques psychosociaux, etc.
- Enjeux d’écocitoyenneté : faciliter l’émergence des comportements d’économie d’énergie, de recyclage, de consommation responsable, l’économie locale, etc.