Traiter les pneumonies bactériennes liées à la grippe autrement
La pneumonie bactérienne est une cause majeure de décès chez les personnes âgées ou vulnérables infectées par le virus de la grippe.
Des chercheurs français ont découvert pour la première fois, chez la souris, que les perturbations du microbiote intestinal liées au virus de la grippe favorisaient les surinfections bactériennes secondaires. Ils ont montré que la grippe modifiait de façon transitoire la composition et l'activité métabolique du microbiote intestinal probablement à cause de la réduction de la consommation alimentaire durant la maladie.
Lors de la grippe, la production d’acides gras à chaînes courtes, dont principalement l’acétate, par les bactéries du microbiote est également réduite. Or, ces acides gras favorisent à distance l’activité bactéricide des macrophages présents dans les poumons et participent de fait à la défense pulmonaire. Les scientifiques ont pu démontrer que cette sensibilité à la surinfection bactérienne pouvait être corrigée chez la souris par un traitement à l’acétate [3-4].
Manipuler le microbiote intestinal pourrait donc être une option intéressante pour éviter les surinfections bactériennes aux patients atteints de la grippe.
*GLASS : système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens créé en 2018, réunit des données de plus de 64 000 sites de surveillance, qui ont recruté plus de deux millions de patients dans 66 pays.