Bronchiolite du nourrisson : kinésithérapie recommandée ou pas ?

Photo d'un nourrisson fébrile

La bronchiolite du nourrisson est une infection virale aigüe des voies respiratoires (petites bronches). Malgré des symptômes souvent impressionnants pour les parents (toux, respiration rapide et sifflante), la bronchiolite reste une pathologie bénigne.

La bronchiolite du nourrisson : c'est quoi ?

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Chaque année en France, près de 500 000 nourrissons de moins de deux ans sont atteints [1]. Les épidémies commencent mi-octobre et se terminent à la fin de l’hiver. 

Le virus respiratoire syncytial (VRS) est le responsable majeur des bronchiolites aiguës. Ce virus provoque une inflammation des parois des bronchioles (les plus petites bronches) et une augmentation des sécrétions favorisant leur obstruction. 

D’autres virus peuvent être responsables de ce type de pathologie comme les virus influenzae et para-influenzae (type 1 et 3) qui se rencontrent à l'état endémique toute l’année ou les adénovirus, plus rarement en cause mais qui peuvent être responsables de formes sévères. 

La bronchiolite guérit spontanément en 8 à 10 jours en moyenne, mais une toux résiduelle peut persister une quinzaine de jours avant de disparaître.

Recommandations de la HAS et confusion !

Depuis le 20 Novembre 2019, les nouvelles recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) sèment la confusion autour de l’intervention des kinésithérapeutes lors d’épisodes de bronchiolite chez le nourrisson. 

Selon la HAS il existe trois niveaux de gravité :

  • Formes légères : prise en charge à domicile ;
  • Formes modérées : le plus souvent prise en charge à domicile, hospitalisation au cas par cas;
  • Formes graves : hospitalisation systématique.

Les parents doivent effectuer pluri quotidiennement  la désobstruction des voies aériennes supérieures et sans aspirations nasopharyngées. 

Pour les formes légères, la HAS ne recommande pas de prise en charge kinésithérapique. Pour les formes modérée ou graves nécessitant une hospitalisation, elle ne la recommande pas non plus mais elle précise qu’elle est utile pour les enfants qui souffrent par exemple d’une pathologie respiratoire chronique ou d’une maladie neuromusculaire [2].

L’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes émet son avis

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L’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes met un bémol sur l’interprétation de ces recommandations

Si pour les 3% d’enfants hospitalisés, la kinésithérapie ne diminue pas le temps d’hospitalisation, pour les 97% des 460 000 enfants atteints de bronchiolite, le rôle du kinésithérapeute demeure essentiel [3].

Depuis les années 2000, des réseaux de soins de kinésithérapeutes spécialisés se sont mis en place et ont permis de réduire significativement le recours aux urgences et la durée d’hospitalisation des nourrissons atteints de bronchiolite. 

La HAS confirme cette organisation en réseau des kinésithérapeutes qui permet en outre d’accueillir les parents le soir et les week-ends.

Il est important de préciser que les techniques utilisées en France (AFE : Augmentation du Flux Expiratoire) ne sont pas contre indiquées mais sont non recommandées. 

De plus, au-delà des techniques de modulation du flux expiratoire, le kinésithérapeute est formé pour ausculter le bébé, assurer son suivi et réorienter vers les urgences ou le médecin traitant si besoin. Il est capable de rassurer les parents et de leur donner des conseils d’hygiène de vie. 

Pas de contre-indications aux séances de kinésithérapie pour les enfants atteints de bronchiolite

Afin de rassurer la population et surtout les parents, il est essentiel de faire savoir qu’il n’y a pas de contre-indications aux séances de kinésithérapie respiratoire en France pour les enfants atteints de bronchiolite mais simplement une non recommandation. 

La confusion actuelle vient principalement de certains titres de presse dus à une lecture trop rapide des recommandations de la HAS.

Nous pouvons donc espérer que des études portant sur les bénéfices de la kinésithérapie respiratoire en médecine de ville seront conduites prochainement afin de démontrer par exemple qu’elle réduit le risque d’hospitalisation. 

Ne perdons pas de vue que la quasi-totalité des études ont été menées à l’hôpital, alors que seuls 3 % des nourrissons souffrant de bronchiolite sont hospitalisés !

Ces études permettraient de répondre à la question qui reste en suspens : la kinésithérapie respiratoire est-elle recommandée dans le cadre de la bronchiolite du nourrisson ?

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