Il est prouvé qu’améliorer la qualité du sommeil peut réduire le pourcentage de rechutes dépressives [2,3]. Pour en savoir plus, Le Guide Santé a interviewé Nathalie Faurie Minvielle*, Coach et Instructeur MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction).
Avant de commencer la méditation de pleine conscience, j’étais submergée par ma vie au travail et à la maison et par ma vie affective.
Mère de quatre enfants dont un adolescent, impulsive et sous tension, j’étais en réaction sur tout. Lorsque j’ai débuté la méditation, j’ai commencé à prendre conscience de mes schémas mentaux.
Le travail sur l’attention par l’observation du va-et-vient de la respiration m’a permis de devenir experte de mes émotions, de lâcher mes attentes et de retrouver du sens. La méditation de pleine conscience a radicalement changé ma vie et celle de mon entourage.
La méditation de pleine conscience répond à un besoin d’apaisement, de connexion et de sens de notre société.
Ilios Kotsou [1]
Qu’est-ce que la méditation de pleine conscience ?
La méditation de pleine conscience a été créée en 1979 par Jon Kabat-Zinn [4], neurobiologiste américain. Étudiée cliniquement, elle est avant tout laïque car exempte de toute connotation spirituelle et reste très codifiée.
La méditation de pleine conscience est un entraînement de l’esprit et pourtant tout se passe dans le corps. Penser que je suis là grâce à mon corps, apprendre à être relié-e au moment présent, prendre le temps de m’arrêter et de m’écouter, « être dans l’intimité de l’expérience directe » comme le dit Martin Aylward [5], telles sont les postures dictées par la méditation. Tout est objet d’observation et d’expérience.
Méditer, c’est aller dans le détail du souffle qui respire, ici et maintenant, observer de manière bienveillante ce qui se passe en nous et sans jugement, se décentrer de ses pensées, s’ouvrir à nos cinq sens comme sentir l’eau couler sur sa peau, écouter le chant des oiseaux… En revenant dans ses sensations corporelles, on s’offre une pause du mental.
Y a-t-il un âge pour la pratiquer et comment peut-on la pratiquer ?
On peut l’expérimenter à tout âge, des enfants aux personnes âgées. Il existe deux types de pratiques, une pratique formelle et une pratique informelle.
La première se pratique, en position assise, seul-e ou selon une méditation guidée, 45 minutes deux à trois fois par semaine.
L’autre s’exerce à n’importe quel moment de la vie quotidienne, dans le bus, dans le métro, chez soi. Les pieds ancrés dans le sol, on se concentre sur le souffle de sa respiration.
On pratique le balayage corporel, relié étape par étape à tous les points du corps, des pieds au sommet du crâne ("Méditer en Ville": https://www.facebook.com/Méditer-en-ville-102302451290171/).
Pour débuter, Petit Bambou propose des séances de méditation de dix minutes (https://www.petitbambou.com/fr/). La page Facebook PREZENS, créée durant le confinement par Ilios Kotsou, offre en accès libre des méditations guidées dispensées par des instructeurs MBSR francophones (https://www.facebook.com/presencesolidaire/).
Pour se spécialiser, il est possible de suivre l’enseignement de la MBSR. Il se déroule sur 8 semaines suivant des séances construites autour de thématiques différentes. La pratique de la méditation de pleine conscience est un moyen de mieux se connaître, d’explorer ses émotions et ses schémas mentaux pour apprendre à être en bienveillance avec ce qui est là.
* Nathalie Faurie Minvielle (nfaurie@enquetedesens.eu) est instructeur MBSR auprès de professionnels souffrant de stress lié au travail et apporte également sa pratique aux enfants et adolescents selon le programme Mindful UP mis au point par Jeanne Siaud-Facchin du centre Cogitoz.
Sources
Ilios Kotsou est Docteur en psychologie et enseigne à l’Université Libre de Bruxelles, section MBSR. https://youtu.be/LzWc8nFWgMw
Wolever, R. et al. (2012). Effective and viable mind-body stress reduction in the workplace: A randomized controlled trial. Journal of Occupational Health Psychology, 17(2), 246-258.
Kuyken W, Hayes R, Barrett B, et al. Effectiveness and cost-effectiveness of mindfulness-based cognitive therapy compared with maintenance antidepressant treatment in the prevention of depressive relapse or recurrence (PREVENT): a randomised controlled trial. Lancet. 2015;386(9988):63-73. doi:10.1016/S0140-6736(14)62222-4
Jon Kabat-Zinn a fondé la première clinique de réduction du stress, la Mindfulness Based Stress Reduction Clinic (MBSR = Méditation de la pleine conscience pour réduire le stress)
Martin Aylward, guide la pratique du Dharma au Moulin de Chaves.
5. Martin Aylward, guide la pratique du Dharma au Moulin de Chaves. A écrit le livre « Ne te quitte pas »
A lire et à écouter : Christophe André - Méditer : un esprit sain dans un corps sain - Cerveau&Psycho - n°52 juillet-août 2012 – Livre audio : « Méditer jour après jour »