L'activité physique est un traitement : interview d'un médecin du sport

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2 min

L’activité physique peut avoir non seulement un effet préventif, pour lutter contre les maladies liées à la sédentarité mais aussi un effet curatif.

Dans la dernière expertise collective de l’Inserm [1], les experts la recommandent comme traitement de première intention chez les patients atteints de dépression légère à modérée, de diabète de type 2, d’obésité ou d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs.

En outre, la pratique régulière d'une activité physique ou sportive au moins 30 minutes par jour est un facteur majeur de l'allongement de l'espérance de vie. Les bienfaits du sport et d'un mode de vie moins sédentaire ne sont plus à démontrer par des études.

Activité physique comme traitement thérapeutique
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Le Docteur Roland Krzentowski, médecin du sport et de rééducation fonctionnelle, et Président de Mon Stade [2] explique au Guide Santé l’action thérapeutique de l’activité physique.

En quoi l’activité physique agit-elle comme un médicament ?

L’activité physique fait partie des thérapeutiques non-médicamenteuses validées par la Haute Autorité de Santé (HAS) [3].

Plus qu’un médicament, elle est une famille de deux médicaments. Le premier a deux principes actifs : bouger plus et rester moins assis, il s’adresse à tous sans besoin d’une ordonnance. Les instances officielles recommandent ainsi de faire 10 000 pas par jour et de marcher au moins trente minutes par jour, cinq fois par semaine.

Le deuxième médicament est de bouger bien afin d’optimiser sa condition physique. Il s’applique notamment aux personnes fragilisées par la maladie.

L’activité physique est alors prescrite par un médecin selon un parcours construit et accompagné. Elle doit satisfaire à des exigences de sécurité et d’efficacité et être appréhendée comme un médicament avec ses indications et ses contre-indications, une durée et une posologie idoines.

Comment l’activité physique agit-elle sur notre organisme ?

Il existe une relation entre l’efficacité de l’activité physique [4] et sa capacité à améliorer les trois indicateurs de la condition physique : la composition corporelle (graisse, muscle, os, eau), la capacité musculaire et la capacité cardiaque. La relation entre graisse et muscle joue un rôle de premier ordre.

Quand la graisse peut avoir des effets délétères tant sur la croissance tumorale que sur les artères et le système nerveux central, le muscle a contrario est connu pour ses effets protecteurs sur l’organisme.

Agir de manière thérapeutique contre la sédentarité consiste à rééquilibrer cette relation graisse-muscle.

Pour optimiser sa condition physique, il faut également améliorer ses capacités maximales cardiaque et musculaire, ce qui implique de pratiquer une activité physique adaptée à sa situation.

L’activité physique a-t-elle des effets préventifs ? Quels en sont les bienfaits ?

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Si toute une population adoptait un mode de vie plus actif et respectait les recommandations du « bouger plus », la prévalence des maladies chroniques devrait diminuer. Il s’agit de la prévention primaire.

En prévention secondaire, l’activité physique [5] s’adresse à une population non-malade mais à risque de tomber malade. Un enfant dont l’un des parents a un diabète de type 2 a trois plus de risques d’en développer un.

S’il adopte un mode de vie actif et mange correctement, son risque peut atteindre celui de la population générale. En prévention tertiaire, l‘activité physique a une action pharmacologique et permet d’éviter les complications de la maladie.

En tant que Maison Sport Santé, quel programme proposez-vous ?

Le sport-santé est un parcours qui associe une prise en charge médicale à une activité physique adaptée.

Nous allons au-delà des recommandations adressées à la population générale en proposant des accompagnements très personnalisés et adaptés à la personne par rapport à la pathologie qui s’est installée, avec un seul but : les faire progresser.

Le parcours de nos patients est guidé par une équipe pluridisciplinaire composée d’un cardiologue et de préparateurs physiques.

Bouger plus présente peu de risque et a un effet thérapeutique indiscutable. En pratiquant une activité physique [6], on peut remplacer son âge identitaire par son âge physiologique et gagner des années.

Sources

  1. Activité physique : Prévention et traitement des maladies chroniques. Inserm. 2019. https://www.inserm.fr/expertise-collective/activite-physique-prevention-et-traitement-maladies-chroniques/
  2. * Mon Stade, reconnu Maison Sport Santé par les ministères de la santé et du sport, met en place à partir d’octobre, pour une durée de cinq années, une cohorte de 2024 patients atteints de maladies chroniques pour laquelle l’activité physique est une thérapeutique non-médicamenteuse validée : diabète, cancer, maladies cardiovasculaires, obésité et HTA. L’un des objectifs sera de vérifier que le programme sur quatre mois entraîne une observance pérenne et un changement de comportement. https://monstade.fr/
  3. Recommandations mondiales en matière d'activité physique pour la santé. https://www.who.int/dietphysicalactivity/factsheet_recommendations/fr/
  4. Seniors et ostéoporose bouger pour la prévenir ! https://www.le-guide-sante.org/actualites/geriatrie/seniors-osteoporose-prevention-exercice
  5. Obésité et diabète de type 2 : comment éviter la survenue du diabète d’âge mur ? https://www.le-guide-sante.org/actualites/medecine/obesite-diabete-type-2
  6. Ménopause et traitements naturels : de la phytothérapie à la médecine douce. https://www.le-guide-sante.org/actualites/medecine/menopause-traitements-naturels-phytotherapie-medecine-douce

 

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