Dans le cadre de l’essai PROPER, publié dans le JAMA en février 2018, les auteurs se sont intéressés au score PERC (pulmonary embolism rule-out criteria) pour éliminer un diagnostique d’EP chez les patients à faible risque thromboembolique (probabilité de moins de 15 % environ).
Les huit items du score PERC sont : une saturation en oxygène inférieure ou égale à 94 %, une fréquence cardiaque supérieure ou égale à 100/mn, un âge de 50 ans ou plus, un œdème des membres inférieurs unilatéral, une hémoptysie, un traumatisme récent ou une intervention chirurgicale récente, un antécédent de thrombose veineuse ou d’embolie pulmonaire et enfin une prise d’un traitement par œstrogène.
Cette étude multicentrique (quatorze centres en France) de non infériorité, randomisée en cluster cross over a analysé les résultats de 1 916 patients sur deux périodes de six mois, entre aout 2015 et septembre 2016 (pendant les six premiers mois utilisation des score/tests standards suivis d’une période de wash-out de deux mois et enfin d’une période de six mois avec utilisation du score PERC ou inversement selon les centres (principe du cross-over).
Les patients inclus ont été tous ceux qui se sont présenté aux urgences des centres recruteurs pour une dyspnée récente ou d’aggravation récente, ou une douleur thoracique associée à une suspicion d’EP de faible probabilité.
L’objectif principal de cette étude a été d’évaluer le pourcentage d’échec de la stratégie diagnostique utilisant le score PERC. Le critère de jugement principal a été l’apparition d’un évènement thromboembolique symptomatique dans les trois mois suivant le passage aux urgences.
Parallèlement, les auteurs ont également analysé d’autres critères comme la proportion de patients ayant bénéficié d’un angio-scanner pulmonaire, la durée de passage aux urgences ou la mortalité toute cause confondue après trois mois.
Ainsi, un score PERC de 0 permettait un retour à domicile du patient sans aucun examen. Au contraire, un score PERC supérieur ou égal à 1 engendrait une prescription d’examens complémentaires (D-dimères puis angio-scanner en cas de dosage positif (et même scintigraphie quand l’angio-scanner n’était pas contributif).